Ce mercredi 11 janvier marque le début des soldes d’hiver 2023. D’une durée de quatre semaines, cette période de réductions perd toujours un peu plus de son attrait. La faute, pour certains, à internet et aux chaînes de magasins proposant des promotions à longueur d’année.
Des rideaux en fer qui s’ouvrent doucement. À l’extérieur, déjà une petite foule de clients amassés devant les portes. Ils se bousculent pour être les premiers à dénicher des vêtements ou une paire de chaussures à prix cassé.
Cette année encore, cette scène, Nathalie Pacchini, responsable des magasins Eram et Bocage du centre commercial l’Atrium à Sarrola-Carcopino, ne l’a pas vécue. “Ce n’est plus la fréquentation d’il y a 20 ou 30 ans, c’est sûr. Il n’y a qu’à voir dans la boutique … vous avez la réponse”, lance-t-elle le regard rieur en balayant les lieux avec le bras.
Car ce mercredi 11 janvier, jour du début des soldes d’hiver 2023, le magasin est désespérément vide. Depuis le début de la matinée, malgré des rabais pouvant déjà aller jusqu’à -50 %, quelques potentiels clients sont entrés et ont déambulé à travers les colonnes de boîtes. Mais peu sont ressortis avec un sac à la main. “Maintenant on est tout le temps en promotion, reprend la responsable, mais il y a des gens qui pensent encore qu’ils vont faire de meilleures affaires durant les soldes.”
Si le premier jour semble peu prometteur, Nathalie Pacchini “y croi[t]”. “Il ne faut pas se fier à cette première journée, les gens ont encore du budget, samedi je suis sûre qu’on va se faire éclater.”
“Je peux essayer en magasin”
Néanmoins, parmi les clients croisés dans les couloirs quasi-déserts du centre commercial, le début des soldes ne provoque pas l’enthousiasme. “On trouve rien, c’est impressionnant. C’est même pas intéressant”, lâche une jeune femme. “Je suis le pire exemple, j’achète tout le temps. Pendant les soldes, les promotions, les ventes privées, hors soldes. Selon moi, les soldes n’ont plus de sens”, complète une autre.
Pour d’autres, la période reste l’occasion d’une sortie en famille. Aurélia, accompagnée de sa mère et de sa fille, sort d’un magasin de collants les mains déjà remplies de paquets. “Je reste fidèle aux soldes car je peux essayer les vêtements sur place. Je me fais des petits plaisirs car je n’ai besoin de rien. Je n’ai pas de budget particulier, je vois que les prix ont augmenté mais pour le moment je le ressens plus sur l’alimentation que sur l’habillement”, explique-t-elle avant de s’engouffrer dans une parfumerie.
“Les gens n’ont plus de besoins”
Commerçant indépendant de la rue Fesch depuis plus de 35 ans, Thierry Gallinari, ne compte plus sur les soldes. “Franchement ? Ça ne veut plus rien dire”, souffle-t-il. Selon lui, deux causes : l’accès à des promotions tout au long de l’année et un pouvoir d’achat en baisse. “Les gens font plus attention, il y a une inflation sur l’alimentation, sur l’énergie. Ce sont des dépenses incompressibles, il faut être réaliste, ils réduisent le budget loisir et vêtements. Et je pense même que les loisirs, le bien-être passent devant les vêtements maintenant”, analyse-t-il.
À l’image du couloir du centre commercial, la rue commerçante du centre-ville est vide. “Vous voyez ? interroge-t-il en montrant l’artère de la main, il n’y a personne. Les gens n’ont plus de besoins, il y a une surconsommation de tout. Pendant les soldes, les gens vont chercher une pièce particulière qu’ils avaient déjà repérée, souvent une marque, ou vont avoir le coup de foudre pour quelque chose. Mais en général, ils n’attendent plus les soldes”, regrette Thierry Gallinari qui pense tout de même que le premier week-end attirera plus de clients.
Des idées que ne partage pas Marina Fondacci, commerçante indépendante installée quelques mètres plus loin. “Si on pense en termes de surconsommation, on peut fermer tout de suite. Il y a encore beaucoup de gens qui attendent les soldes. Cette année, ils attendent des remises importantes et je pense que les commerçants ajacciens joueront le jeu”, estime-t-elle.
Les soldes d’hiver 2023 durent quatre semaines et seront effectives jusqu’au 7 février prochain.