Les dernières précipitations ont-elles permis de rattraper le déficit constaté depuis cet été ? Ces questions préoccupent les communes et les agriculteurs. Actuellement, le barrage d'Alesani est rempli à 80%.
Le barrage d'Alesani au cœur de la Castaniccia ce mardi matin. C'est normalement la plus grande réserve en eau de la Corse gérée par l'Office hydraulique. Elle était quasiment vide à la fin du mois de janvier, mais les épisodes de pluie et de neige de ces derniers jours ont permis de rattraper largement le déficit.
Désormais, le plan d'eau de 10 millions de mètres cubes est plein à 80 %. Après des mois de sécheresse et d'absence de précipitation dans la plupart des régions de l'île, c'est une bonne nouvelle pour les gestionnaires de la ressource en eau.
« Le volume maximum de nos barrages c’est 45 millions de mètres cubes, aujourd’hui nous dépassons 37 millions », explique Xavier Luciani, président de l'office hydraulique de Corse.
Un niveau retrouvé pourtant Xavier Luciani appelle à la vigilance et à la responsabilité des collectivités locales pour préparer la saison touristique et aussi des agriculteurs. « La prise de conscience commence à gagner du terrain, nous sommes qu’au mois de mars. Si demain nous avons le même phénomène qu’en 2017, au niveau de la fonte des neiges, rapide, on risque quand même d’avoir des soucis dès le mois d’août. Appel à la vigilance, appel aussi au changement de paradigme, on le dit souvent mais il y a aujourd’hui un changement culturel et cultural à porter dans ce pays », continue-t-il.
« Gagner une semaine d’arrosage »
Quand le barrage d'Alesani est plein comme ce mardi il est l'un des plus importants fournisseurs d'eau de la plaine Orientale et donc des agriculteurs. Mais les exploitants agricoles doivent aussi apprendre à gérer les périodes de pénurie. « Notre contribution c’est d’essayer de mettre en place un système pour commencer à faire une économie d’eau substantielle, peut-être pour gagner une semaine, 10 jours d’arrosage à la fin, si besoins est.
Pour cela on va travailler avec l’office hydraulique, on va travailler avec l’Odarc pour mettre en place des systèmes avec des sondes de manière à pouvoir utiliser l’eau à minima de ce qu’il faut, pas plus, pas trop », précise Jean-Marc Venturi, Vice-président de la chambre d'agriculture de la Haute-Corse.
L'office hydraulique de Corse veut créer une autoroute de l'eau en installant des interconnexions entre les réserves comme celle-ci, les rivières et les réseaux existants. Des actions à court terme avant la mise en place promise du plan eau 2050.