Manifestation en mémoire d'Yvan Colonna à Ajaccio : retour minute par minute sur les faits marquants

Ce dimanche 3 avril, se tenait une manifestation en mémoire d'Yvan Colonna, à Ajaccio, près de deux semaines après la mort du militant indépendantiste. Une mobilisation à l'appel d'une coordination regroupant responsables politiques, syndicaux et étudiants.

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L'appel a été lancé le 30 mars dernier, quelques jours après la mort d'Yvan Colonna. Réunie à Corte, une coordination, regroupant responsables politiques, syndicaux et étudiants, a acté la tenue d'une manifestation en mémoire du militant indépendantiste à Ajaccio, ce dimanche 3 avril.

Il s'agit de la troisième mobilisation populaire de grande ampleur organisée en un mois. Les revendications sont les mêmes que celles affichées lors des manifestations de Corte et de Bastia : "Justice pour Yvan Colonna, libération des prisonniers politiques et solution politique". 

But de la mobilisation : poursuivre le mouvement né de la violente agression dont a été victime, début mars, le Cargésien de 61 ans, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour l'assassinat du préfet Erignac en 1998.

Le départ du cortège est prévu à 15 heures dans le quartier des Salines et prendra la direction de la préfecture de région.

Suivez ici le déroulé de la manifestation en direct : 

22h05 : la situation semble s'être calmée. Les forces de l'ordre ont remonté le Cours Napoléon et la Rue Fesch afin de contenir les protestataires encore actifs dans un premier temps vers la gare puis vers le secteur du Castel-Vecchio. Le centre ville est calme.  

21h53 : fort déploiement de forces de l'ordre à la gare où des manifestants ont été repoussés.

21h43 : La préfecture de région fait état de 13 blessés (12 manifestants et un membre des forces de l'ordre). Sept personnes ont été hospitalisées, dont deux pour des blessures graves (une femme de 54 ans blessée à la jambe et un homme de 20 ans blessé à la main). Leur pronostic vital n'est pas engagé. 

Les services de l'État estiment à 150-200 le nombre de personnes ayant pris pour cible la préfecture dès l'arrivée du cortège sur le Cours Napoléon. 

21h30 : Environ une cinquantaine de manifestants sont encore présents sur le Cours Napoléon. Les forces de l'ordre avancent dans leur direction en lançant des gaz lacrymogènes. Deux autres escadrons, situés dans la Rue Fesch et vers le palais des congrès pourraient également intervenir. 

21h05 : Des manifestants incendient un container sur le Cours Napoléon. 

20h35 : Des affrontements entre les forces de l'ordre et des manifestants sont toujours en cours sur le Cours Napoléon. Les forces de l'ordre envoient des lacrymogènes sur les protestataires présents. Une centaine de personnes cagoulées sont encore actives, débuté depuis quatre heures, les heurts baissent néanmoins en intensité. 

20h20 : Sur la place Campinchi, un feu est alimenté avec des containers poubelles depuis une heure.

20h : un important feu de poubelle est en cours place Campinchi alors que des affrontements entre les forces de l'ordre et des manifestants sont toujours en cours, quelques mètres plus loin, Cours Napoléon. 

19h40 : Sur ordre d'un supérieur, les CRS en poste place Campinchi reculent. 

19h30 : Place Campinchi, où des affrontements sont encore en cours, Paul-Félix Benedetti et Véronique Arrighi, président du conseil d'administration du service d'incendie et de secours de Corse-du-Sud, demandent aux forces de l'ordre de reculer. 

19h : Une femme a été sérieusement blessée à la jambe après l'explosion d'une grenade de désencerclement. Elle a été évacuée, sous les applaudissements des manifestants et transférée vers le centre hospitalier d'Ajaccio. 

18h45 : Paul-Felix Benedetti s'oppose aux forces de l'ordre, il demande aux forces de l'ordre d'arrêter de tirer alors qu'une canalisation de gaz est en feu quelques mètres plus loin. 14 personnes, dont un enfant évacuées, de l’immeuble où a lieu la fuite de gaz 

18h35 : Les incidents se poursuivent depuis 2h30, un bilan provisoire fait état de 25 blessés. 

18h20 : Une cinquantaine de personnes sont rassemblées devant la caserne de CRS de Furiani. Un feu de palettes, puis de poubelles, ont été allumés. La situation se tend, les forces de l'ordre ont répliqué avec des tirs de gaz lacrymogènes. 

18h15 : une canalisation de gaz en feu Boulevard du roi Jérôme à Ajaccio.

17h15 : Selon les pompiers, 15 manifestants ont été blessés lors d'affrontements avec les forces de l'ordre, dont trois sérieusement. Aucun pronostic vital engagé. Cinq feux de véhicules ont également été enregistrés.

17h05 : Période d'accalmie dans les affrontements entre des manifestants et les forces de l'ordre. Les heurts se déroulent dans trois zones de l'hyper centre d'Ajaccio : devant la cathédrale, sur le Cours Napoléon proche de la préfecture et Avenue du Premier consul, proche de la mairie. 

16h45 : Le député de la 2e circonscription de Corse-du-Sud réagit aux affrontements en cours à Ajaccio. "Le message est clair : la mobilisation est là, elle ne va pas faiblir. La colère est toujours là malheureusement. La colère n’est pas bonne conseillère. J’espère que les incidents vont se calmer rapidement." Interrogé sur l'effet que cela pourrait avoir sur les négociations qui débuteront vendredi avec Paris, il répond : "Les discussions doivent s’ouvrir en fin de semaine d’après ce qui est prévu. Les jeunes depuis un mois font entendre leur colère, on ne va pas les lâcher, on est toujours avec, on est obligés d’être là. Il y a une élection présidentielle qui est importante. Cinq ans sans arriver à se faire entendre, c’est long et malheureusement aujourd’hui, c’est le prix à payer pour avoir des négociations qui vont bien se passer."

16h35 : Selon les organisateurs 10.000 personnes participent au rassemblement. Les services de l'État évoquent quant à eux 4.000 mobilisés. Ce dernier indique dans le même temps que des boules de pétanque ainsi que des barres de fer ont été saisies en amont de la manifestation. 

16h30 : Petr'Anto Tomasi, membre du parti Corsica Libera, déclare : "je crois que les corses ont répondu présents à la fois pour valider les trois revendications de base du collectif et aussi pour marcher en mémoire d’Yvan Colonna et de son combat, qui est celui d’un nationaliste qui malgré les années de cavale et de prison n’a jamais renié son engagement."

Interrogé sur les violences en cours, il répond : "Je crois qu’il y a un sentiment de colère très fort, à la fois sur ce qui s’est passé à la prison d’Arles et y compris les auditions en commission des lois et les éléments d’enquête qui ont fuité ne permettent pas de faire la lumière forte sur cette affaire et incriminent la responsabilité de l’Etat français et je crois qu’aujourd’hui on n’a pas encore du côté de Paris pris la mesure de qu’il se passait en Corse et apporté des réponses qui soient nécessaires pour calmer les causes de la colère. La colère continue de se manifester, je crois qu’il faut un changement de braquet et qu’on ait véritablement un processus historique si l’on souhaite que l’on puisse s’engager calmement dans cette voie-là."

16h20 : Après sommations, puis tirs de lacrymogènes, des CRS avancent vers la place du Diamant.

15h55 : La tension monte. Des affrontements entre les manifestants et les forces de l'ordre sont en cours devant la préfecture. 

15h50 : Le cortège est arrivé place du Diamant. André di Scala remercie les participants et déclare "maintenant chacun fait ce qu'il veut". 

15h30 : La manifestation rassemble plusieurs milliers de personnes dans les rues d'Ajaccio. 

15h20 : Gilles Simeoni, président du conseil exécutif de Corse, fait partie des manifestants.

"C'était important de venir, c'était naturel, à partir du moment où la famille d'Yvan Colonna a appelé à cette manifestation et que l'ensemble des mouvements nationalistes l'a fait également… Notre place était ici aujourd'hui. J'espère qu'il n'y aura pas de heurts, mais au-delà de ce qui pourrait se passer dans la manifestation aujourd'hui, c'est un problème de fond que nous avons vocation à traiter dans le cadre du processus. Un problème de fond qui dure, pour la période contemporaine, depuis plus de 50 ans. Maintenant, il est temps de régler ce problème, ça commence vendredi prochain."

Jean-Christophe Angelini, maire de Porto-Vecchio et président du groupe Avanzemu à l'assemblée de Corse, défile également. 

"C'était important d'être ici aujourd'hui. Il n'y a pas d'opposition entre le fait de rester mobilisé et le fait d'ouvrir le dialogue. C'est une belle complémentarité, dans la rue et dans le combat institutionnel. Aujourd'hui, il y a une volonté partagée de rendre hommage et en même temps d'adhérer aux revendications du collectif telles que formulées depuis l'origine et qui incontestablement suscitent une adhésion large. Je crois qu'il est bon que Paris voie que le peuple Corse, dans la diversité de ses convictions, reste mobilisé. Il n'y a pas de la part de la collectivité et de la Corse, en général, de volonté d'en découdre ou de prolonger une logique de conflit. Se mobiliser, ce n'est pas perpétuer une logique d'affrontement, c'est, au contraire, permettre au peuple d'exprimer un certain nombre de convictions."

15h10 : Jean-Guy Talamoni, ancien président de l'assemblée de Corse et leader du parti Corsica Libera est dans le cortège.

"C'était important pour moi d'être présent aujourd'hui et je comprends l'ensemble des Corses qui ont répondu à cet appel en mémoire d'Yvan Colonna, pour défendre la Corse et pour répondre à l'appel des jeunes. Ils ont montré qu'ils pouvaient être capables de provoquer un sursaut. Tout ça est important pour l'ensemble des Corses. Cette mobilisation est un soutien pour ceux qui auront à négocier à Paris. Nous pensons que la mobilisation ne doit pas faiblir, c'est même une garantie pour que les discussions se passent le mieux possible. Mais nous sommes très suspicieux à l'égard de la position gouvernementale et de la volonté de Paris d'avancer. Pour notre part, nous ne pratiquons pas la politique de la chaise vide, mais nous estimons que sans mobilisation, sans rapport de force, il n'y aura certainement aucune avancée au bénéfice de la Corse."

15h : Départ de la manifestation derrière deux banderoles "Statu francese assassinu". Le fils d'Yvan Colonna, Ghjuvan’Battista, et son frère, Stéphane, sont en tête de cortège. 

14h58 : Mise en place de la banderole de tête. Elle a pour slogan : "Statu francese assassinu". 

14h40 : Aux Salines, quelques minutes avant le départ du cortège, plusieurs centaines de personnes sont rassemblées. 

Parmi eux : le chef de file du parti Core in Fronte, Paul-Félix Benedetti. 

"Il faut continuer la mobilisation pour peser, pour laisser le peuple corse s’exprimer, sa jeunesse et de montrer que ce ne sont pas des promesses qui peuvent estomper 50 années de combat et qu’on attend une solution politique à la hauteur d’un enjeu historique. La manifestation avec cette foule immense pour la troisième fois consécutive montre qu’il n’y a pas d’essoufflement et qu’il y a le réveil, prémonitoirement annoncé par Yvan Colonna, qui est là. Et un peuple qui ne se rendormira plus et qui est là pour montrer qu’il peut se mobiliser dans l’adversité et qu’il est pour construire une nation corse libre. Et que l’on attend une ouverture politique historique et qu’il n’y ait pas d’atermoiements et que les rencontres à Paris ne soient pas des mesures dilatoires pour gagner du temps."

14h30 : un mur anti-émeute a été installé autour de la préfecture de région. 

 

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