Tentative d'assassinat d'Yvan Colonna : 5e jour de mobilisation en Corse et nouveaux incidents à Bastia

Ce jeudi 10 mars, de nouveaux mouvements de soutien au militant nationaliste sont organisés dans toute la Corse. Ils sont principalement à l'initiative de jeunes. Il s'agit du cinquième jour de mobilisation dans l'île depuis la tentative d'assassinat d'Yvan Colonna à la centrale d'Arles.

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Les tensions ne retombent pas. Ce jeudi 10 mars, de nouvelles manifestations de soutien à Yvan Colonna sont organisées dans toute la Corse. Il s'agit du cinquième jour consécutif de mobilisation dans l'île depuis la tentative d'assassinat du militant nationaliste par un codétenu de la maison centrale d'Arles le 2 mars dernier.

La veille, ces rassemblements ont été émaillés de violences. À Bastia et Calvi, 23 CRS ont été blessés dans des échauffourées avec des manifestants. À Ajaccio, 14 personnes ont également été blessées et des protestataires ont incendié une partie du palais de Justice d'Ajaccio.

"On a subi deux assauts hier contre le tribunal, un à 21 h contre le sas contigu de la maison d'arrêt qui n'a pas eu de grande gravité" et "un deuxième épisode à 23 h où a priori une quinzaine d'individus sont entrés dans le bâtiment et ont incendié le rez-de-chaussée, la salle des pas perdus, dégradé du mobilier, de l'informatique et des vitres", a décrit à l'AFP Nicolas Septe, procureur de la République d'Ajaccio. "Ça a duré quelques minutes, le temps de tout saccager", a-t-il ajouté, précisant que "les salles d'audience seront rapidement opérationnelles" et que tout était mis en œuvre "pour assurer la continuité des services". "On appelle évidemment à l'apaisement général" a ajouté le procureur, regrettant "une escalade, une surenchère dans la violence dans les manifestations du côté des manifestants". Cinq interpellations ont eu lieu dont deux en lien avec l'intrusion au palais de justice, a-t-il précisé.

 

Suivez ici les différentes mobilisations organisées en Corse ce jeudi : 

20h30 : le calme est revenu à Bastia et Corte. "Aucun blessé du côté des participants ou du côté des forces de l'ordre n'est recensé", selon un communiqué de la préfecture de Haute-Corse dans lequel le préfet "renouvelle son appel au calme, au dialogue et à l'apaisement".

19h55 : À Corte, la situation commence à dégénérer avec des jets de cocktails Molotov et de grenades lacrymogènes.

19h30 : A Bastia, il y a de nouveau des heurts au niveau de la préfecture. 

19h00 : A Corte, le rassemblement se déroule dans le calme.

18h40 : l'Université de Corse exprime son inquiétude face à l'"escalade d'incidents dramatiques".

18h20 : Premiers incidents devant la Préfecture de Bastia. 

18h10 : A Ajaccio, la municipalité a installé des dalles de béton avenue de Paris et sur le cours grandval pour éviter aux véhicules de passer.

18h : A Bastia, des manifestants se sont rassemblés dans le calme au niveau de la Préfecture. En raison des violences lors des mobilisations de ces derniers jours, le Préfet appelle à éviter le secteur.

15h : En raison de rumeurs et d'appels à manifester sur les réseaux sociaux au niveau du Palais de justice de Bastia, la direction du collège Simon Vinciguerra a demandé aux élèves de quitter l'établissement en début d'après-midi. Concernant les établissements privés, l'école élémentaire Jeanne d'Arc est fermée depuis midi. Le collège et le lycée restent ouverts. 

14h51 : Le blocage du lycée Giocante à Bastia semble levé. 

14h : À Bastia, des élus font le tour des lycées bloqués pour échanger avec les jeunes et appeler au calme. Ici, le député Michel Castellani discute avec des lycéens de Montesoro. 

13h30 : Environ 400 jeunes manifestants sont réunis dans le centre-ville d'Ajaccio, près de la préfecture, dans le calme. Deux poubelles ont été incendiées. 

 

13h : La présidente de l'Assemblée de Corse, Marie-Antoinette Maupertuis, sort d'une entrevue avec les jeunes manifestants. "L'objectif ce matin c'était de s'interposer entre les forces de l'ordre et ces jeunes, en révolte depuis huit jours comme beaucoup de Corses. Leur revendication est très simple, ils demandent toute la vérité dans l'affaire Yvan Colonna. Ils demandent également à ce que les prisonniers soient libérés et enfin ils veulent que le mépris du gouvernement envers le peuple corse s'arrête. Il faut absolument que les choses se fassent dans le calme. On peut manifester, il faut exprimer sa révolte, il ne faut pas renoncer à la demande de justice et de vérité qui est légitime. Mais il est très important que les choses se fassent dans le calme. Il y a eu des heurts très importants, hier soir à Ajaccio, mais la vie n'a pas de prix. L'État doit entendre l'appel de cette jeunesse.

Lisandru Laban-Giuliani, conseiller et président du groupe de la gauche autonomiste à l'assemblea di a ghjuventu, a également participé aux discussions. "Nous sommes aux côtés de tous les nationalistes, de tous les Corses, qui ont tous été choqués par ce qui s'est passé à Arles. On pense que cette crise, avec tous les débordements, est la conséquence de l'agression d'Yvan Colonna à Arles. Mais c'est aussi la conséquence d'une série d'événements, d'humiliations, de la part de l'État vis-à-vis de l'Assemblée de Corse et des Corses. Et c'est aussi le résultat d'un abandon de la Corse qui est quand même la région la plus pauvre de France. Les salaires sont 20% plus bas en Corse par rapport à la moyenne nationale. Ce que l'on voit aujourd'hui c'est la naissance d'un mouvement type "gilets jaunes" en Corse avec des revendications qui dépassent le nécessaire rapprochement des prisonniers et la levée du statut de DPS.

12h25 : Jean Leandri, représentant régional de l'Union syndicale des magistrats réagit à l'incendie qui s'est déclaré au palais de justice d'Ajaccio, mercredi soir : "Il était fort probable que l'on s'attaque au tribunal. Et aucune mesure de protection, aucun fourgon de CRS ou de police n'était là pour protéger ou intervenir éventuellement. En faisant ce genre d'action, ça ne fait que pénaliser la population qui ne pourra plus, pendant un certain temps, accéder à la Justice."

Pierre Azema, secrétaire départemental Unité SGP-Police, s'exprime quant à la situation insulaire : "Je tiens à rendre hommage à mes collègues CRS et mobile qui sont engagés. Ils subissent des assauts incessants pendant des heures. Je ne sais pas si vous imaginez des assauts de 11 heures du matin jusqu'à 23 heures le soir. C'est impressionnant."  

11h25 : Des représentants des différents lycées ajacciens et de la collectivité de Corse se retrouvent dans un bar près de la préfecture pour échanger. Pour l'heure, aucun heurt à déplorer à Ajaccio. 

11h10 : Marie-Antoinette Maupertuis, présidente de l'Assemblée de Corse, est à Ajaccio, devant la préfecture, où elle échange avec des manifestants. 

10h : Une nouvelle manifestation de lycéens se tient à Ajaccio derrière une banderole "Statu francese assassinu". Dans la rue menant au commissariat, des mères de familles, des professeurs et des élus font barrage entre les forces de l'ordre et les manifestants. 

"On les soutient, mais on veut surtout être à leur côté de le bon sens du terme. Il faut absolument qu'on évite que ça dégénère comme les jours passés. Ce n'est pas du tout remettre en cause leurs revendications, mais c'est essayer de canaliser un peu. On ne veut absolument pas voir ce qu'il s'est passé hier soir. Nous y étions et c'était insupportable à voir", explique une professeure. 

9h : Le lycée de Corte est bloqué. Des palettes sont incendiées devant les grilles de l'établissement. 

8h : Le lycée Giocante à Bastia est bloqué. 300 élèves sont réunis devant les grilles de l'établissement. 

 

 

 

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