Ce jeudi 17 mars, la justice a suspendu la peine d'Yvan Colonna "pour motif médical". Le militant nationaliste, dans le coma depuis son agression à la prison d'Arles, avait été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour l'assassinat du préfet Claude Erignac en février 1998.
La justice a accordé jeudi une suspension de peine "pour motif médical" au militant indépendantiste corse Yvan Colonna, après sa violente agression à la prison d'Arles début mars, a appris ce jeudi l'AFP de source judiciaire.
"C'est un soulagement, nous a indiqué Maître Sylvain Cormier, l'un des avocats d'Yvan Colonna. On a appliqué la loi, c'est ce qu'on demandait. On voulait que le droit soit appliqué pour Yvan Colonna. Il faut savoir que dans ces situations où le pronostic vital est engagé, il y a un dispositif d'urgence prévu que le juge a utilisé. On n'a pas fait traîner les choses, bien au contraire. La justice a été efficace de ce point de vue-là."
"Une protection policière, pas une surveillance"
Lundi 14 mars, les avocats du Cargésien de 61 ans avaient effectué cette demande de suspension de peine alors que ce dernier est toujours hospitalisé entre la vie et et la mort à Marseille après sa tentative d'assassinat le 2 mars. La loi prévoit qu'une peine de prison puisse être suspendue en cas de pronostic vital engagé. Ainsi, les visites des proches d'Yvan Colonna devraient être facilitées, un permis de visite n'étant désormais plus nécessaire.
"Il y aura une présence policière, la famille le souhaite, indique Maître Cormier. Mais cette fois, ce sera une présence uniquement pour sa protection et non plus pour le surveiller ou surveiller ses proches. C'est quelqu'un qui a été victime d'une odieuse tentative d'assassinat, très décidée et résolue. Il est donc important que lui et sa famille - quand elle vient le visiter - bénéficient de la protection de la police."
"Pas d'appel"
Rendue par le juge d'application des peines antiterroriste, après avis favorable du parquet antiterroriste, cette décision signifie qu'Yvan Colonna "n'est plus sous main de justice et donc ne relève plus de l'administration pénitentiaire", a précisé une source judiciaire à l'AFP.
"En théorie, explique Maître Cormier, le parquet aurait pu s'opposer à ce jugement et faire appel mais, dans notre cas, il était lui aussi favorable à ce qu'on applique la loi. On s'en réjouit et on sait qu'il n'y aura pas d'appel."
Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour l'assassinat du préfet Claude Erignac en février 1998, Yvan Colonna était libérable depuis juillet 2021. Son agresseur, Franck Elong Abé, qui purgeait plusieurs peines dont une de neuf ans d'emprisonnement pour "association de malfaiteurs terroriste", est mis en examen pour tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste depuis le 6 mars.