Tentative d'intrusion à la gendarmerie de Porto-Vecchio : Neuf jeunes interpellés et placés en garde à vue

Ce mardi matin à 6 heures, neuf personnes ont été arrêtées en plaine orientale et placées en garde à vue. Ces interpellations s'inscrivent dans le cadre d'une enquête sur une tentative d'intrusion à la gendarmerie de Porto-Vecchio en mars dernier, en marge d'une manifestation organisée après l'agression mortelle d'Yvan Colonna.

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Mardi 17 mai à 6 heures, neuf jeunes ont été interpellés à Ghisonaccia et à Prunelli di Fium'Orbu dans le cadre de l'enquête sur la tentative d'intrusion à la gendarmerie de Porto-Vecchio en mars dernier.

"Les interpellations menées ce jour auront permis de procéder à 9 placements en garde à vue : 4 individus mineurs et 5 individus majeurs, indique dans un communiqué le procureur de la République d'Ajaccio. Les auditions des mis en cause ont seulement débuté ; ils seront notamment entendus sur les infractions de dégradations commises en réunion et dégradations par moyens dangereux pour les biens ou les personnes." 

Les neuf personnes arrêtées sont actuellement auditionnées au camp militaire de Borgu où quelques militants de Core in Fronte ainsi que l'ancien président de l'ODARC, Lionel Mortini, sont présents aux côtés des familles de certains jeunes interpellés.

Les faits pour lesquels ils sont entendus remontent au 11 mars dernier à Porto-Vecchio. Ils s'inscrivaient alors dans le contexte d'une manifestation de lycéens organisée après l'agression mortelle d'Yvan Colonna à la centrale d'Arles.

En fin de matinée, le cortège de manifestants s'était déplacé vers la caserne Graziani où la situation s'était quelque peu tendue.

"Pendant près de deux heures, un groupe d’individus se livrait à des actions nourries destinées à dégrader les locaux de la gendarmerie, indique le parquet d'Ajaccio avant de préciser : si aucune intrusion dans la caserne ne sera constatée, les jets de parpaings, cailloux, tuiles arrachées, cocktails Molotov, entraîneront de nombreuses destructions et dégradations, tant des locaux et véhicules des gendarmes que sur les logements privés et les véhicules personnels des militaires de la gendarmerie."

Plusieurs réactions politiques

Dans la foulée de ces interpellations, le mouvement Core in Fronte a réagi par le biais d'un communiqué : 

"Après les arrestations d'agriculteurs la semaine dernière et l'appel du PNAT contre le régime de semi-liberté accordé à Pierre Alessandri, le ton semble donné en vue des discussions avec l'Etat français. La question nationale corse est politique et ne relève pas du simple maintien de l'ordre. La répression ne sera jamais une solution. L'État français, Emmanuel Macron et Elisabeth Borne, doivent le comprendre." Cette dernière a été nommée ce lundi au poste de Premier ministre.

Député de la seconde circonscription de Haute-Corse, Jean-Félix Acquaviva s'est également exprimé sur Twitter. L'élu autonomiste qualifie "cette façon de procéder de préoccupante". Pour lui, elle "rappelle les heures sombres de notre histoire".

Pour Paul-André Colombani, député de la deuxième circonscription de Corse-du-Sud, "ces méthodes vieilles de 30 ans et disproportionnées jettent de l'huile sur le feu au moment où la Corse a besoin d'apaisement".

Le terme "disproportionnées" est également cité par la présidente de l'Assemblée de Corse, Marie-Antoinette Maupertuis, pour qualifier et "condamner ces démonstrations de force de la part des forces de police".

De son côté, l'Associu Sulidarità "appelle l'ensemble des Corses à se tenir prêts pour une mobilisation d'envergure". 

Pour Corsica Libera, qui appelle également à "la libération immédiate des jeunes", "la France, dans sa plus pure tradition vichyste, renoue avec les rafles en arrêtant des jeunes".

Dans ce contexte où les premières discussions sur l'autonomie de l'île étaient censées débuter ce mercredi entre les élus insulaires et le gouvernement, le parti indépendantiste "appelle la classe politique corse à soutenir sa jeunesse en cessant immédiatement tout dialogue avec l'État". Et d'ajouter : "Participer à des réunions parisiennes tandis que plusieurs dizaines de jeunes sont retenus en otage pourrait être perçu à raison comme une trahison par notre jeunesse."

Initialement programmée cette semaine, la tenue de cette première réunion entre les élus corses et Paris demeure plus qu'incertaine en cette période de remaniement ministériel.

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