Les corses, bons élèves du premier tour avec 55,9 % de participation (33,3 % au plan national) se rendent de nouveau dans les bureaux de vote depuis 8 heures ce matin. Gilles Simeoni, Laurent Marcangeli, Jean-Christophe Angelini et Paul-Félix Benedetti sont en lice. Et rien ne semble vraiment joué.
Trois listes nationalistes et une liste de droite, pour le deuxième round de ces territoriales. Le scrutin a confirmé l'enracinement des mouvements autonomistes, et indépendantistes, dans le pays politique insulaire. Mais pour autant, il serait réducteur de résumer le scrutin d'aujourd'hui à deux camps qui s'affrontent.
Au sein du, ou plutôt des mouvements nationalistes, les grincements de dents n'ont pas manqué et pas mal de coups ont été portés au cours des dernières semaines.
Alors les enjeux, au-delà de savoir qui sortira en tête ce soir, sont nombreux.
- La validation de la stratégie du cavalier seul de Gilles Simeoni sera-t-elle amplifiée par les urnes au deixème tour ? Suffisamment pour obtenir la majorité absolue qui lui permettrait d'éviter un troisième tour, et des tractations avec des adversaires dont, apparemment, il préfèrerait se passer ?
- Laurent Marcangeli arrivera-t-il à fédérer, au-delà de son camp, toutes celles et tous ceux qui ne sont pas nationalistes, et s'inquièteraient de leur possible hégémonie sur les bancs de l'Assemblée ? Les électeurs des listes écartées par les résultats du premier tour, et "traditionnelles", de celle de Jean-Charles Orsucci à celle de François Filoni en passant par celle de Michel Stefani, apporteront-ils leur soutien, malgré les divergences de fond, au candidat de droite ?
- Jean-Christophe Angelini, qui prône un nationalisme uni, face au président de l'exécutif sortant, sera-t-il entendu par les électeurs ? Et particulièrement par les électeurs de Corsica Libera, dont certains goûteraient peu l'absence de Jean-Guy Talamoni sur la liste du maire de Porto-Vecchio après la fusion ?
- Paul-Félix Benedetti, enfin, n'a jamais fait mystère de son indépendance, et de son refus de tout rapprochement. Le score de Core in fronte lui permet de faire son retour dans l'hémicycle, et le candidat entend faire le point des voix indépendantistes, et récupérer certains déçus des autonomistes, pour peser de tout son poids lors du troisième tour.