Partout dans le pays, les maires ont été consultés sur la possibilité d'organiser le scrutin malgré l'épidémie de Covid-19. En Corse, le oui l'emporte, dnas un mouchoir de poche.
24.000 maires, soit 69 % des maires du pays, se sont prêtés au jeu. Et ont rendu leur avis. 56 % d'entre eux militent pour un maintien des dates actuelles, les 13 et 20 juin prochain.
40 % y sont opposés, et 4 % se sont abstenus de trancher.
Quid des maires corses ?
En Corse, c'est plus serré :
- Haute-Corse : 50 % oui/ 49 % non/ 1 % NSP.
173 maires sur les 236 ont répondu à la sollicitation du ministère de l'Intérieur. - Corse-du-Sud : 49 oui/ 45 % non / 5 % NSP
Dans le sud, la mobilisation des édiles a été moindre que dans le nord. Seuls 55 maires sur 124 ont répondu à la sollication.
Une consultation dans l'urgence
La confusion a régné autour de cette consultation des maires, lancée en urgence, et qui en dit long sur la valse-hésitation du gouvernement au sujet des Régionales.
"Dans le souci d’être à l’écoute de chacun des maires de notre pays et compte tenu du rôle essentiel imparti aux communes dans l’organisation des scrutins, je vous serais reconnaissant de m’indiquer par oui ou par non si les conditions préconisées par le comité scientifique vous semblent réunies pour tenir les deux scrutins prévus en juin prochain." C'est, en résumé, le contenu du mail adressé aux 35.000 maires de France vendredi 9 avril. Ils avaient jusqu'à ce lundi 12 avril, à midi, pour faire entendre leur position.
Et clarifier un tantinet une situation très floue, alors qu'une tendance peine à se dessiner, au sein même de la majorité présidentielle.
Valse-hésitation
Il y a ceux qui sont pour un maintien, et puis ceux que cette solution ne satisfait pas. Et qu'on entendait de plus en plus ces derniers jours, à l'image de Richard Ferrand, le président LREM de l'Assemblée nationale.
Dans un courrier adressé au Premier ministre Jean Castex, il y a quelques jours, l'élu plaidait pour un scrutin début octobre. Un report qui permettrait de "bénéficier pleinement des effets de la vaccination de la moitié de nos compatriotes". Alors que Jean Castex, lui, semblait clairement privilégier un maintien.
Il ne faut pas faire porter aux maires la responsabilité d'une décision qui relève entièrement de celle de l'Etat.
Pour trancher, Paris a donc décidé d'en appeler aux édiles du pays. C'est sur eux que reposent une grande partie de l'organisation des scrutins, et leur bon déroulement. Alors pourquoi pas ?
La question reste en suspens
Et pourtant...
L'association des Maires de France (AMF), concernée au premier chef, a fait connaître son mécontentement. Elle dénonçait il y a quelques jours dans les colonnes de Libération une méthode "inappropriée, qui ne saurait faire porter aux maires la responsabilité d'une décision qui relève entièrement de celle de l'Etat".
Et sans conteste, une vraie pression repose désormais sur les épaules des maires. Leur avis sera très certainement brandi comme un argument de poids tout au long des débats des prochains jours.
Dès demain, c'est devant l'Assemblée nationale que la question sera abordée. Et mercredi, le Sénat s'en emparera à son tour.