Après les tests salivaires en école élémentaire et au collège, les autotests commencent à être déployés dans les lycées de Corse. Mais certains établissements n'ont pourtant pas encore commencé à tester leurs élèves.
Masques, cotons-tiges, regards concentrés... En Corse, la première séance d'autotests a eu lieu ce vendredi 21 mai au lycée de la Plaine, en présence de la rectrice Julie Benetti.
Ce matin, la rectrice Julie Benetti a assisté à la réalisation d'autotests par les élèves de seconde du lycée de la Plaine. Des séances hebdomadaires d'autotests sont organisées en établissement pour les lycéens dont le consentement des parents a été recueilli.
Ce matin, la rectrice Julie Benetti a assisté à la réalisation d'autotests par les élèves de seconde du lycée de la Plaine. Des séances hebdomadaires d'autotests sont organisées en établissement pour les lycéens dont le consentement des parents a été recueilli. pic.twitter.com/oyrynvtk8s
— Académie de Corse (@accorse) May 21, 2021
"Ce n'est pas douloureux car c'est un prélèvement nasal et non nasopharyngé, explique la rectrice. Un geste simple et totalement indolore". Si le test indique une réponse positive, l'élève doit compléter avec un test RT-PCR.
Avant que les lycéens puissent se tester seuls, des séances de formation sont assurés par les médecins et infirmières scolaires. Par la suite peuvent avoir lieu des séances d'autotests supervisées par le personnel de l'établissement. Enfin, les élèves pourront devenir autonomes et se tester seuls pendant la période scolaire ou les vacances.
"Tous les lycées publics de l'académie ont été livrés, assure Julie Benetti. Nous avons 5050 autotests réceptionnés pour la Corse-du-Sud et 5650 pour la Haute-Corse".
Le gouvernement a annoncé entre le 6 et le 11 mai la livraison d'autotests dans les lycées pour des séances hebdomadaires de dépistage au sein des établissements. Le gouvernement promet également de livrer 60 millions d'autotests avant l'été.
"Simples à utiliser et indolores, ces autotests antigéniques sur prélèvement nasal offrent aux personnes asymptomatiques et qui ne sont pas contacts à risque une facilité complémentaire de dépistage afin de protéger leur environnement et d'interrompre les chaînes de transmission du virus".
Lundi 17 mai : première séance d'autotests pour les lycéens. 51 consentements reçus sur 130 présents (demi-jauge), 51 autotests "négatifs" effectués soit 39% des présents.
— Lycée professionnel La Tournelle (@PSVLaTournelle) May 17, 2021
Quel courage ? et quel civisme ! ?
Merci à l'infirmière, aux élèves et aux professeurs volontaires. ? pic.twitter.com/ynTLDAc2vt
Ces séances ont été lancées à partir du 10 mai sur le territoire mais les premiers échos de ces autotests en lycée ne sont pas positifs. Les syndicats d’enseignants et de personnels déplorent des livraisons au compte-gouttes et un faible taux d’acceptation par les élèves et leurs familles.
"On va vers un flop complet", a déclaré Philippe Vincent, secrétaire général du principal syndicat des chefs d’établissement (SNPDEN), lors d’une conférence de presse mercredi. Il a évoqué un taux d’acceptation de l’ordre de 5 à 10 % en moyenne.
Dans un mail transmis aux chefs d'établissement, le ministère de l'Education nationale alerte sur une erreur dans le mode d'emploi : "Si vous êtes négatif, cela veut dire que la Covid-19 a été détectée" : telle est la phrase erronée dans la notice. L'erreur a depuis été rectifiée.
Reste la question de l'implication du personnel éducatif, qui peut se former à la supervision de ces tests. Un point qui soulève toujours de nombreuses inquiétudes de la part des syndicats du corps enseignant.
10.000 tests réalisés en établissements scolaires en Corse
Depuis les premières campagnes de tests nasopharyngés dans les collèges et lycées le 15 janvier, auxquelles s'ajoutent les tests salivaires en écoles maternelles et élémentaires le 8 mars et dans les collèges depuis le 29 avril, l'académie de Corse rapporte avoir réalisé plus de 10.000 tests. Soit environ 21% des élèves que compte l'académie.
Lancement de la campagne des tests salivaires à l'école pilote Forcioli Conti à #Ajaccio, en présence de la rectrice Julie Benetti et de la Dasen, Virginie Frantz. Le déploiement sera généralisé à partir du 8 mars sur le tout le territoire insulaire. pic.twitter.com/Kk49OO41jF
— Académie de Corse (@accorse) March 4, 2021
Au niveau national, le ministère tablait sur 600.000 tests hebdomadaires réalisés à partir de la mi-mai dans tout le pays. Au 20 mai, le compte n'y est pas. 255.861 tests salivaires ont été déployés entre le 10 et le 17 mai sur tout le territoire.
Sur cette même semaine, en Corse, 1.579 tests ont été proposés et 1.012 ont été réalisés. Soit à peine plus de 2% des élèves de l'île. Tous ont été négatifs, rapporte le rectorat.
Plus de deux mois après le lancement des tests salivaires, certaines écoles n'ont pas encore commencé à tester. C'est le cas de l'école de Lucciana, en Haute-Corse. "On n'a rien reçu pour les élèves pour l'instant", assure Fabien Mineo, enseignant et secrétaire général du syndicat enseignant Snuipp-FNSU.
Retard de livraison ou manque d'information ?
Un énième retard, selon Fabien Mineo, "après les masques, les tests pour les enseignants, l'ouverture à la vaccination". Une "boîte de cinq tests" a bien été reçue il y a quinze jours, mais uniquement pour les enseignants.
Du côté du collège de Montesoro, à Bastia, le constat est identique. "Rien n'est arrivé, pour le moment, on est en attente", témoigne le professeur Horace Nappo. "Nous n'avons eu aucune information officielle, aucune réunion".
Pourtant, comme l'explique la rectrice de l'Académie de Corse, Julie Benetti, les écoles ne sont pas censées recevoir les tests à proprement parler, mais des éprouvettes ou tubes à essai pour recueillir la salive de l'élève. Ce tube est ensuite analysé par un des laboratoires médicales de l'île.
"Aujourd'hui, 7.200 tests salivaires ont été réalisés dans les écoles maternelles et élémentaires, sur plus de 10.000 proposés", assure la rectrice. En effet, ces tests sont réalisés par les infirmiers et infirmières scolaires et préalablement soumis au consentement des parents. Sur ce point, le rectorat se félicite d'un taux d'adhésion très important (+72%).