Une tendance forte cette année dans le secteur du tourisme : le développement à la fois de l'offre et de la demande pour des locations chez l'habitant. Les avantages : confort et prix réduits. Les professionnels du secteur notent une baisse réelle de la fréquentation dans leurs établissements.
Sur le marché d'Ajaccio, lundi matin, les touristes étaient nombreux. Et si beaucoup prennent le temps d'acheter des produits frais, c'est qu'ils ne logent pas forcément à l'hôtel.
« On est arrivé mardi, on loge en Airbnb à Afa, près d’Ajaccio. On repart ce soir pour vivre en Aibnb à Corte pendant deux jours et après, on retourne à l’Ile-Rousse pour deux jours en Airbnb », explique l’un d’entre eux. « C’est surtout une question de choix. On peut vraiment faire comme on veut : choisir le logement que l’on veut avec la période qu’on veut. Ils sont beaucoup plus malléables au niveau des dates », complète une autre. « Côté financier, c’est beaucoup mieux un Airbnb, on n’est pas tout le temps obligé de faire des restaurants, on peut manger quand on veut, où on veut, ce que l’on veut. C’est beaucoup plus pratique », continue une autre touriste.
Dans la région d'Ajaccio, des centaines d'annonces sont répertoriées sur Abritel, le BonCoin ou Airbnb. Sur ce dernier site, 99 % des logements sont actuellement occupés.
« Difficile de les concurrencer »
Un système de location en plein boom en Corse, qui pourrait avoir un impact sur les hôtels du centre-ville. « Avec les nombreux appartements que l’on a sur Ajaccio, on se rend compte que pour nous, c’est de plus en plus difficile de les concurrencer. Leur budget est beaucoup plus restreint, et nous, on est obligé de casser les prix pour arriver à faire notre chiffre de l’été », indique Laura Barbolosi, assistante de direction dans un hôtel ajaccien.
Le syndicat des hôteliers rappelle, quant à lui, que le phénomène ne touche pas uniquement les hôtels. « Il y a des retombées dans l’hôtellerie, mais aussi dans la restauration. Car ceux qui louent dans les appartements se font à manger et ne vont au restaurant plus qu’une fois par semaine alors qu’avant ils y allaient tous les jours », explique Daniel Felici, président de l'Union des Métiers de l'Industrie de l'Hôtellerie de Corse-du-Sud.
Paris, Madrid, Barcelone ou Berlin : depuis quelques années, plusieurs mesures ont été prises par des capitales européennes pour tenter de maîtriser Airbnb.