C'est un trésor devenu célèbre, celui de Lava découvert à la fin des années 1980. Ce lundi 29 janvier, il revient devant les tribunaux. Felix Biancamaria, inventeur du trésor et un de ses amis comparaissent à Marseille pour avoir tenté de vendre un plat en or d’une valeur exceptionnelle.
C’est le joyau du trésor de Lava. Il s’agit d’un plat en or massif datant du 3e siècle après Jésus-Christ et estimé entre 1 et 7 millions d’euros. L’objet est au cœur du procès qui s’ouvre ce lundi 29 janvier à Marseille.
En 1986, le jeune ajaccien Felix Biancamaria fait cette incroyable trouvaille dans une crique du golfe de Lava. « J’espère récupérer ce que j’ai trouvé, les pièces et le plat, ou alors avoir un dédommagement de l’État », indique-t-il.
En 2010, Felix est arrêté à la gare de Roissy. Il revient d'un voyage à Bruxelles. Les policiers de l'office central de lutte contre le trafic des biens culturels trouvent le plat en or dans son sac.
Felix Biancamaria est mis en examen. « Les trésors, antiquités, qui sont découverts dans les fonds marins de notre territoire appartient à l’État. En revanche, si cela avait été trouvé sur terre, la législation est un peu différente. Une partie pourrait revenir à l’inventeur, celui qui découvre le trésor, mais il est obligé de faire une déclaration de découverte auprès de l’État, du ministère de la Culture », souligne Jean-Luc Boyer, chef-adjoint au service de l'office de lutte contre le trafic des biens culturels.
Aucune épave retrouvée dans le golfe
À la fin des années 80 des dizaines de pièces en or du trésor de lava sont achetées par des numismates. En 1995, Felix Biancamaria est condamné pour avoir vendu ces médaillons exceptionnels provenant de la mer et pour détournement d'épaves.
Le plat en or ne sera retrouvé que bien des années plus tard. Pour les avocates de Felix, rien ne prouve que ce joyau archéologique provient d'un naufrage. Aucune épave n'ayant été retrouvée. « On n’a pas hésité à dynamiter les fonds marins pour rechercher des éléments qui pouvaient faire dire qu’une épave avait pu être la raison de la présence de ce trésor à cet endroit. Toutes ces investigations n’ont mené à rien. On n’a même pas retrouvé la trace d’une ancre, de chaînes ou de quelques éléments qui pourrait appartenir à un navire qui se serait échoué à cet endroit », précise Maître Anna-Maria Sollacaro.
Si, il y a 17 siècles le trésor n'a pas été perdu en mer, mais enfoui à terre, Felix pourrait en revendiquer une partie. En attendant, il doit comparaître ce lundi, avec un de ses amis lui aussi poursuivi pour avoir tenté de vendre un exceptionnel plat en or. Des plongeurs ; des archéologues et le directeur des recherches sous-marines, qui a mené son enquête pendant des années, devraient témoigner à la barre.