Les 29 et 30 janvier prochains, Félix Biancamaria sera jugé à Marseille pour « recel de vol d’un trésor maritime ». Dans les années 1980, il avait découvert des pièces d’or et un plat en péchant des oursins dans le golfe de Lava, près d’Ajaccio.
À une semaine de l’ouverture du procès de Félix Biancamaria à Marseille, ses avocates ont dévoilé leur stratégie. Elles plaideront la relaxe et s’appliqueront à ce que « son plat lui soit rendu » ont annoncé Me Amale Kenbib et Me Anna-Maria Sollacaro.
Ainsi, les 29 et 30 janvier prochains Félix Biancamaria comparaîtra pour « recel de vol d’un trésor maritime ». Il risque jusqu’à cinq ans de prison. « Non seulement il a déjà été condamné pour détournement d’épave maritime alors qu’il n’y avait pas d’épave maritime et aujourd’hui on le repoursuit une deuxième fois pour un recel cette fois de quelque chose qu’on appelle vol de biens culturels, parce qu’on sait très bien qu’il n’y avait pas d’épave. Donc on essaye de retourner ça en biens culturels maritimes alors que Félix Biancamaria a déjà été jugé une première fois et que ce bien lui appartient », spécifie Me Amale Kenbib.
Un plat en or d’une valeur inestimable
Ce bien est un plat en or de 879 grammes d’une valeur inestimable. Elle est la pièce maîtresse d’un trésor évalué entre un et deux millions d’euros que les frères Biancamaria ont trouvé, en 1986, dans le golfe de Lava à une dizaine de kilomètres au nord d’Ajaccio.
Malgré leurs ennuis judiciaires, les frères avaient réussi à le garder en leurs mains après avoir tenté de le monnayer en douce en le confiant à divers intermédiaires. Le 21 octobre 2010, Félix Biancamaria est arrêté par les policiers de l’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels dans un train au retour d’un vol de Bruxelles. En ouvrant son sac Vuitton, ils trouvent le plat qu’ils saisissent immédiatement. Félix Biancamaria est mis en examen pour « recel de vol et déplacement sans autorisation d’un bien culturel maritime ».
Remis en liberté, il n’a jamais désespéré de récupérer ce qu’il affirme « lui appartenir » ou d’être indemnisé. En 1993, les frères Biancamaria sont condamnés à 18 mois de prison avec sursis pour « détournement d’épave et recel d’épave maritime ». Un certain nombre de pièces en or ont été vendues lors de ventes aux enchères bien avant que le plat ne soit retrouvé.
Le plat est actuellement conservé dans un coffre-fort de la Drassm, le Département des Recherches Archéologiques Subaquatiques et Sous-marines à Marseille, un service du ministère de la Culture.