La fièvre catarrhale ovine de sérotype 4 et 8 a conduit depuis la mi-mai au décès de 1.000 brebis en Corse. Ce lundi 12 août, le directeur régional de l'agriculture de l'île appelle les éleveurs à vacciner leurs cheptels.
"La vaccination ça marche, vaccinez, vaccinez, vaccinez, on n'a pas d'autres solutions pour maintenir nos fromages corses", a martelé ce 12 août Pierre Bessin, directeur régional de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (Draaf) de Corse, rappelant que le vaccin mono dose pour les sérotypes 4 et 8 "coûte 2 à 3 euros la dose et est remboursé par l'ODARC" (Office du développement agricole et rural de la Corse).
Une situation critique sur l'île
Depuis la mi-mai de nombreux cas de fièvre catarrhale ovine, également dite "maladie de la langue bleue" ont été recensés sur l'île. Près d'un millier de brebis en sont mortes, sur un cheptel insulaire d'environ 80.000 brebis, et plus de 40 élevages sont touchés par cette maladie dont la vaccination n'est pas obligatoire.
Sur la campagne de vaccination 2023-2024, "seule la moitié des éleveurs" corses ont vacciné leurs bêtes, précise Pierre Bessin.
Un nouveau sérotype dans le nord de la France
L'apparition de trois foyers du sérotype 3 a été confirmée ce vendredi 9 août dans le nord de la France. Le ministère de l'Agriculture a indiqué que la campagne de vaccination commencerait ce lundi, pour laquelle il "fournit 6,4 millions de doses de vaccins gratuitement".
Le sérotype 3 n'est pas présent en Corse, même s'il l'est depuis plusieurs années en Sardaigne.
"Historiquement, on a en Corse le sérotype 4 et le sérotype 8 est arrivé un peu plus récemment. Et notamment l'année dernière, c'est le 8 qui a frappé très fort", explique Pierre Bessin. "Depuis le 15 mai, les deux sont revenus, c'est le 8 qui a frappé en premier et le 4 à partir du 15 juillet" détaille-t-il.
Les craintes liées au vaccin
Ce même vendredi 9 août, une réunion organisée par la FDSEA (Fédération Départementale des Syndicats d'Exploitants Agricoles) de Haute-Corse à Ghisonaccia avait permis de faire le point sur les inquiétudes et les difficultés rencontrées par les éleveurs insulaires, en lien avec cette épizootie.
Certains éleveurs expliquaient avoir vacciné tardivement leur cheptel, par peur que cela impacte le rendement de la production de lait. Les effets secondaires sur la lactation seraient pourtant "très limités", selon les autorités sanitaires.
Une précédente réunion, le 30 novembre dernier, entre la Draaf (Direction Régionale de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Forêt) et les représentants de la filière ovine avait également débouché sur un accord de dédommagement de 364 € par brebis décédées (à condition que leur renouvellement se fasse avant le 31 décembre 2024).
25 000 doses de vaccin, censé être efficace un an, ont été livrées sur l'île dernièrement selon la Draaf.