Victoire de Gilles Simeoni aux élections territoriales : retour sur la soirée aux côtés du candidat et de ses colistiers

Gilles Simeoni, président sortant de l'exécutif, est arrivé ce dimanche 27 juin en tête du scrutin des élections territoriales avec 40,64% des voix. Une large victoire qui devrait lui assurer 32 sièges à l'Assemblée de Corse. Retour sur cette soirée aux côtés de la tête de liste "Fà populu inseme".

Il est 18h passées de quelques minutes quand Gilles Simeoni rejoint le bureau centralisateur de Bastia pour assister au dépouillement, tout juste commencé. Ce ne sera pas la dernière fois de la soirée que la tête de liste "Fà populu inseme" fera un tour dans les locaux de l'ancien hôtel de ville, situé place du marché.

Mais pour l'heure, le président sortant de l'exécutif écoute avec attention le décompte des voix, officié par le maire de la ville, Pierre Savelli. Pour ce second tour, 333 électeurs se sont déplacés pour voter au bureau numéro 1 de Bastia, sur 503 inscrits. C'est 20 personnes de plus qu'au premier tour. 

Les bulletins "Fà populu inseme" tombent en nombre, et le moral est bon. Gilles Simeoni arrive en tête avec 172 voix exprimées - contre 129 dans le même bureau au premier tour -, largement devant son principal adversaire, le maire Les Républicains d'Ajaccio Laurent Marcangeli, qui récolte 71 voix. Paul-Félix Benedetti, chef de file Core in Fronte, décroche lui 55 voix, suivi de Jean-Christophe Angelini, tête de la liste de fusion PNC/Corsica Libera "Avanzemu pè a Corsica", avec 23 voix.

Après une poignée de main satisfaite avec Pierre Savelli, et sous les applaudissements de ses soutiens venus assister au dépouillement, Gilles Simeoni quitte le bureau de vote, et se met en route vers sa permanence, le téléphone presque greffé à l'oreille. Il est 19h, et la pêche aux estimations et aux résultats est lancée, et se poursuit au sein des locaux bastiais de "Fà populu inseme".

Les signaux positifs relevés plus tôt se confirment pour le candidat. "Pour l'instant, ce qui rentre est très bon", se réjouit Marc Simeoni, son frère. "Sur les 6000 premiers bulletins à Ajaccio, on est à 35% et il [Laurent Marcangeli, ndlr] est à 42%. C'est bon ça, c'est excellent !", renchérit Gilles Simeoni.

À l'extérieur de la permanence, militants et soutiens sont nombreux à avoir fait le déplacement. Ils sont au moins une centaine à attendre le président sortant de l'exécutif devant les locaux. Des voitures passent et klaxonnent leur soutien.

Pour certains, la bataille est déjà gagnée : "Tous les résultats qu'on nous a remontés indiquent clairement notre victoire", sourit ce jeune militant. "Oui, enfin, il ne faut pas crier victoire trop vite non plus, tempère son ami. Corsica Libera était convaincu de passer au second tour, et ça ne leur a pas réussi : à ce rythme là, ils n'auront peut-être même pas d'élu pour cette fois à l'Assemblée. On n'est jamais à l'abri d'un drame..."

Plusieurs pointent également le score "étonnement haut" qui semble se dessiner pour le militant Core in Fronte Paul-Félix Benedetti. "Tu te rends compte qu'il va sans doute dépasser les 10% ?", s'exclame une militante Femu a Corsica à son compagnon. "Je n'aurai pas parié plus de 7 ou 8%, c'est fou".

19h15, les premières estimations Ipsos Sopra-Steria sont tombées. Gilles Simeoni est en première position, avec 39,7 % des suffrages, contre 32 % pour la liste "Un soffiu novu" de Laurent Marcangeli. Première explosion de joie dès lors que la tête de liste sort des locaux.

"La victoire, on l'a, c'est bon !", souffle une militante, les yeux embués de larmes par l'émotion. "Maintenant, tout ce qu'il faut assurer, c'est la majorité absolue [dès 40,38 % des voix, ndlr]. On croise les doigts, mais j'ai un bon présentiment."

"Il faut encore attendre un peu", sermonne de son côté gentiment Gilles Simeoni, prudent, à un soutien venu lui tenir peu ou prou le même discours. Attendre les résultats définitifs, pour ne pas s'enthousiasmer trop vite.

19h40, Gilles Simeoni se mêle à la foule, répond aux félicitations des uns, sourit aux claques dans le dos amicales des autres, avant de se remettre en chemin dans les rues bastiaises, toujours bien entouré et en chants corses. "Evviva !", clame la foule survoltée. La descente jusqu'à la place du marché est aussi joyeuse que bruyante. À l'avant du cortège, les journalistes mitraillent le candidat et ses proches de photographies et de questions. 

Le candidat répond à quelques unes, ignore une partie des autres. La troupe retrouve finalement Pierre Savelli dans le bureau centralisateur de la ville.

À 20h20, les résultats globaux de Bastia sont annoncés : Gilles Simeoni est en tête avec 52,95 % des suffrages (25,14 % pour Laurent Marcangeli, 14,85 % pour Paul-Félix Benedetti, 7,04 % pour Jean-Christophe Angelini). Colistiers et soutiens se tombent dans les bras, et les locaux résonnent aux sons des chants et des cris de joie. 

Le leader de Core in Fronte arrive à son tour dans le bâtiment, et les deux candidats se font une rapide mais chaleureuse accolade de félicitations. Avec un score au-delà des espérances, lui qui n'avait pas réussi à atteindre le second tour aux élections territoriales de 2017, Paul-Félix Benedetti, bien qu'arrivé en quatrième position, s'impose comme l'autre vainqueur de ce scrutin.

Les résultats définitifs tombent finalement peu après 21h. Et confirment la large victoire du président sortant de l'exécutif, avec 40,64 % des voix.

L'ambiance à la sortie du bureau centralisateur et sur la place du marché est celle des grandes victoires sportives, avec Gilles Simeoni célébré en héros, hissé sur les épaules de ses colistiers. Le pari de faire cavalier seul pour ces élections est réussi, la majorité absolue sécurisée. 

"Ce qui est certain, c'est que c'est un résultat exceptionnel, se réjouit-il. C'est une lame de fond extrêmement puissante qui est venue de partout en Corse pour valider notre démarche. Il y a beaucoup de joie et aussi la claire conscience des responsabilités qui vont être les nôtres. Il va falloir élargir en permanence en essayant d'inclure et d'impliquer le plus grand nombre possible de Corses."

"Fà populu inseme" pourrait ainsi occuper 32 sièges sur les 63 qui composent les bancs de l'Assemblée de Corse. Depuis 1982, jamais une liste n'avait atteint cette fameuse majorité sans avoir fait alliance au deuxième tour. D'excellents résultats que militants et colisitiers entendent bien fêter comme il se doit pour toute la fin de soirée.

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