Depuis deux mois, les chenilles prolifèrent dans l’exploitation de Mickael Battestini, à Popolasca. Une présence qui entraîne déjà des impacts économiques pour ce berger, et d’autres agriculteurs de la région.
Depuis deux mois, Mickael Battestini observe les dégâts... Impuissant. Des chenilles prolifèrent sur son terrain, par milliers.
“Ça a commencé le 1er avril, les chenilles faisaient à peine un centimètre. Maintenant, elles font entre 5 et 8 centimètres et ravagent tout sur leur passage. On dirait que le feu est passé sur les chênes”, raconte le berger établi à Popolasca.
Dans la région, au moins sept autres agriculteurs sont concernés. “Il y en a à Popolasca, Pedigrisgiu, Prato-Di-Giovellina et Castiglione. Ici, elles avancent vers le village, au moins 70 % de la commune est touchée”, commente Mickael Battestini.
Tous le savent, l’impact sur les exploitations va être important. “On se dit qu’il va falloir acheter deux ou trois camions de foin en plus, et si on n’a pas de glands, c’est catastrophique”, reprend Mickael Battestini.
“Qui va payer l’avion et le produit ?”
Des glands qui entrent dans l’alimentation des chèvres qu’il possède. “Il faudra commander encore plus de fourrage. Même si actuellement, c’est la baisse de lactation chez les chèvres, j’ai déjà perdu un peu plus cette année. En plus, il faut savoir que les glands donnent du gras au lait.”
En 2000, l’exploitant avait déjà connu une période d’invasion de chenilles. “Selon certains, un avion était passé pour diffuser un produit. Je crois que c’est interdit maintenant. Et puis même si on pouvait, qui va payer l’avion et le produit ? Le problème des chenilles serait réglé, mais pas celui de l’alimentation”, déplore Mickael Battestini.
Informée de la situation, la chambre d’agriculture de Haute-Corse doit s’entretenir avec le ministère jeudi 6 juin.