Invité ce lundi 2 octobre de RTL Matin, l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy s'est exprimé sur l'autonomie de la Corse. Il a même, à cette occasion, glissé quelques mots en corse.
"J'aime la Corse, profondément, je crois que je suis l’ancien ministre et ancien président de la République qui a été le plus souvent en Corse."
Interrogé sur l’évolution institutionnelle de l’île par nos confrères de RTL Matin, Nicolas Sarkozy, d’emblée, donne le ton.
La Corse c’est la France.
Nicolas Sarkozy
"J'aime la Corse", répète-t-il, avant de qualifier le dossier corse de "très difficile".
"Je voudrais dire une première chose, la Corse c’est la France. Et je suis persuadé que l'immense majorité des Corses aiment la France et sont dans la République française", affirme l’ancien président de la République.
"Je crois avoir visité tous les villages de Corse. On ne gère pas la Corse comme on gère les Hauts-de-Seine, assure, en connaisseur, celui qui a présidé le département d'Île-de-France de 2004 à 2007. Et donc qu’il y ait une application spécifique ne me gêne pas."
S’il ouvre la porte à l’idée d’une évolution institutionnelle, Nicolas Sarkozy reste prudent. " L'autonomie ne doit être ni un chiffon rouge ni la panacée", indique-t-il.
Et de développer. "Ce n'est pas parce que vous donnez l'autonomie à la Corse que vous réglerez le problème. Mais ce n'est pas non plus parce que vous vous braquez sur l'idée que vous faites de l'unité de la république, que vous réglerez le problème aussi."
"Cumu và ? Và bè"
L'ancien président s'est également exprimé sur la question de la langue. L'occasion pour lui de glisser - à la surprise générale - quelques mots in lingua nustrale.
"Je prends un exemple, en Corse, au village, les grands-parents parlent aux petits-enfants en corse : "Cumu và ? Và bè". Ce n’est pas pour ça qu'ils ne sont pas français. Et je ne voudrais pas qu'on laisse la langue corse otage des indépendantistes. Dans le même temps, je vous dis l'inverse : l'autonomie ne doit pas conduire à laisser les Corses qui veulent être Français, seuls face aux indépendantistes."
Un "en même temps" assumé par Nicolas Sarkozy. "C'est un dossier complexe. Je pense que la solidité de l'unité de la France passe plus par la souplesse d'organisation que par la rigidité de l'organisation", conclut l’ancien président.