Une nouvelle association d'aide aux victimes du terrorisme, et en particulier de l'attentat de Nice, vient de voir le jour avec pour but de leur apporter un soutien, mais aussi de pointer les éventuels dysfonctionnements des autorités. Elle ne fait pas l'unanimité.
Baptisée Association de soutien aux victimes d'actes du terrorisme (Asvat), elle regroupe des chefs d'entreprise, des juristes, des médecins, des psychologues, le collectif d'environ 75 victimes "La vie d'après" et des bénévoles.On ne vient pas en substitution (des autres associations). La seule chose c'est qu'on se veut une association indépendante", a précisé Bruno Sénéchal, secrétaire général de l'association.
Selon lui, "l'association +Promenade des Anges+ (regroupant des proches et des victimes de l'attentat du 14-Juillet s'est peut-être créée trop vite et s'est retrouvée submergée sans avoir pu s'organiser", alors que "les démarches sont longues et difficiles et que les gens sont relativement mal accompagnés".
"Notre association est en effet née d'un constat qui nous a indignés. Des victimes de l'attentat du 14 juillet à Nice ont apporté leurs témoignages sur le fonctionnement ou le dysfonctionnement des procédures en cours et de certains acteurs locaux", précise le communiqué de l'Asvat.
"Nous nous constituons et nous constituerons, si d'aventure de nouveaux drames devaient survenir du fait de l'incompétence de l'État ou des autorités locales, partie civile afin que la vérité soit établie sur les évènements passés et futurs et que des sanctions soient prises", ajoute-t-il.
Refusant de dépendre de toute subvention publique, l'association entend aussi faire valoir la reconnaissance du préjudice économique subie par certaines entreprises après l'attentat.
- Avec AFP -
Une association aux relations floues :
Cette nouvelle association n'est pour l’heure, pas identifiée comme une véritable association d’aide aux victimes par la Direction Départementale de la Cohésion Sociale. Cette association n’est affiliée à aucune fédération nationale.
Elle a été crée le 6 octobre 2016 à Grasse.
>> Sur les réseaux sociaux, l’association se dit « apolitique ». Sa présidente, Maryline Canovas d’Argelier est pourtant identifié comme une proche du bloc identitaire et participé à la création en 2013 du collectif « Islamisation Basta ». Collectif qui a pour vocation de combattre largement les nouvelles implantations de lieux de cultes musulmans à Nice.
>> FENVAC : L’association se revendique de la Fenvac (Fédération nationale des victimes d'attentats et d'accidents collectifs. Stéphane Gicquel, secrétaire général, affirme que non, la nouvelle association n’en est pas membre. Il nous a précisé "n’avoir jamais rencontré sa présidente."
>> Fond de garantie des victimes du terrorisme (FGTI) : Elle se revendique du fond de garantie des victimes du terrorisme. Information contredite cette fois par la Direction Départementale de la Cohésion Sociale. Le seul organisme de collecte habilité à collecter des fonds est la Fondation de France.
>> La préfecture des Alpes-Maritimes rappelle aussi que le statut de victime a un cadre règlementaire.