La Vis aérienne est une des machines "volantes" dessinées par Léonard de Vinci. Une équipe d'ingénieux Orléanais a entrepris de la fabriquer ... au 21e siècle. Pour en faire la plus haute Vis du monde motorisée. Un challenge hors-norme qui s’est achevé en mars 2019.
La Vis s'inscrit dans la série de machines "aériennes" et militaires que le génie italien a dessinées entre 1487 et 1490. Cinq cents ans plus tard, un groupe d'Orléanais, mené par Jean-Pierre Anchisi, a eu l'idée d'en construire un exemplaire. Passionné par Léonard de Vinci, ce professeur de mathématiques avait déjà à son actif la construction de l'ornithoptère, une autre machine volante "Léonardesque".
Il a fallu près d'un an à Jean-Pierre Anchisi et son équipe pour adapter et fabriquer la Vis.
►La machine "volante" est à voir jusqu'au 7 avril 2019 à la Collégiale Saint Puellier d'Orléans.
L'ancêtre de l'hélicoptère ?
"La Vis, c'était une bonne idée mais elle n'était pas aboutie. Sans les moteurs, elle n'aurait jamais pu s'èlever. On peut la considérer comme l'ancêtre de l'hélicoptère mais elle n'aurait pas pu être réalisée avant le xxe siècle " estiment les élèves-ingénieurs de l’école Polytech d’Orléans. Ils sont six à avoir planché sur le croquis de la Vis réalisant une quantité phénoménale de plans sur papier. Un travail qui s'est fait en collaboration avec leurs alter- ego italiens de Florence qui étaient chargés de concevoir les voiles de la Vis.
La Vis en réalité virtuelle
Pierre Chauvin est enseignant-concepteur depuis 11 ans au lycée Jean Lurçat de Fleury-les-Aubrais. Il aime les défis et tout ce qui a trait à l'innovation. Pour ce projet, il a élaboré un programme de réalité virtuelle qui permet de se "plonger "dans la Vis. Une première dans l'art d'enseigner que l'éducation nationale a décidé d'étendre à l'ensemble des établissements français. Les mensurations
4m85 de diamètre, 3m50 de hauteur, l'atelier de mécanique-métallerie du Lycée Jean Lurçat (Fleury les Aubrais) était chargé de fabriquer les pièces de la Vis. Une vingtaine d'élèves se sont relayés sur ce projet hors-normes durant quatre semaines. Construire un prototype, c’était une première pour la plupart d'entre eux.L'habillage
L'habillage en bois de la Vis a été confié aux ébénistes de la Cité des métiers d'Orléans : des poignées du cabestan, du bardage réalisés avec du chêne, façon Renaissance. "C'est le style qui fait la charnière entre le Moyen-Âge et l'époque monarchique. On sort du meuble brut pour arriver à un meuble beau" explique Benoît Venon, en formation d'ébénisterie.La fabrication des voiles, c'est Loïse Favre qui s'en est chargée. C'était son premier "chantier" d'envergure depuis l'obtention de son Bac Pro de couture. Elle a choisit de tailler les voiles de la Vis dans un coton d’Egypte très dense, de couleur écrue, identique à celui utilisé au XVe.
La plus grande "vis aérienne" au monde porte une aventure technologique et humaine qui aurait séduit Léonard de Vinci, lui qui plaçait l’homme au cœur de ses réflexions.