Depuis plusieurs années, la Fondation Andros accompagne l'intégration de personnes autistes dans le monde du travail.
"La normalisation n'est pas une fin en soi. Ce qui est important c'est de pouvoir s'adapter". Et c'est ce qu'arrive désormais à faire Stéfany Bonnot-Briey, conférencière atteinte du syndrome d'Asperger - une forme d'autisme qui touche, notamment, la perception des interactions sociales.Normaliser ou adapter, déclarer l'autisme comme pathologie ou situation de handicap
Les débats autour de l'acceptation puis de la prise en charge de l'autisme ne sont toujours pas réglés. Après trois plans nationaux autour de la question, le nombre exact de personnes diagnostiquées en France n'est même pas connu - ils seraient environ 700 000, dont 100 000 enfants.
5 % d'entre eux parviennent à décrocher un emploi. L'association Vivre et travailler autrement, soutenue par Jean-François Dufresne, directeur général du groupe Andros, accompagne certains autistes dans cette entrée dans le monde professionnel. Le nombre d'intégration dans le site d'Auneau, dans l'Eure-et-Loir, devrait grimper à 12 avant la fin de l'année.
"Je comprenais mal les tâches qu'on me demandait de faire, je comprenais mal les contextes. J'ai fini par en souffrir : comment cela se fait que je n'arrive pas à rester plus d'un an dans une entreprise ? Le pire, c'est qu'on ne m'a jamais expliqué clairement ce qui n'allait pas", témoigne Nicolas Patault, désormais en CDI dans le cadre du dispositif Andros. L'incompatibilité avec le monde de travail ne vient pas que de ces salariés, atteint d'autisme : les entreprises doivent, elles aussi, faire le premier pas.
Enquête de Nathalie Héraud, Cécile Sauzay, Didier Le Pape et Céline Girardeau