Plus de 200 personnes ont manifesté ce samedi à Strasbourg à l'appel des Alsaciens Réunis. Les protestaires exigent toujours un référendum sur la fusion des régions, s'appuyant sur un rapport du Conseil de l'Europe "qui confirme la violation de la Charte européenne de l'autonomie locale".
Coiffes alsaciennes, cigognes en peluches et drapeaux rouges et blancs... Une manifestation a réuni plus de 200 personnes place de Bordeaux à Strasbourg ce samedi à l'appel des Alsaciens réunis. "Paris, nous n'avons pas besoin de toi" pouvait-on lire sur une banderole du parti des Mosellans et Unserland. "Oui à la fusion, touche pas à mon Alsace" annonçait une autre. Les manifestants ont défilé jusque devant le Conseil de l'Europe pour réclamer encore une fois un référendum sur la fusion des régions, alors que le nom "Grand Est" vient d'être adopté vendredi par le Conseil régional.
Les manifestants ont été rejoint vers 15 heures par une trentaine de motards venus de Colmar pour les soutenir, suivis par la gendarmerie.
Depuis 2014, les opposants alsaciens à la réforme de la carte des régions ont multiplié les manifestations, réunissant parfois plusieurs milliers de personnes.
Entretemps, la réforme est entrée en vigueur: depuis le 1er janvier, l'Alsace a été intégrée, avec la Lorraine et la Champagne-Ardenne, dans une vaste région baptisée "Grand Est" - un nom que le nouveau conseil régional a d'ailleurs validé vendredi, lors d'une réunion plénière à Strasbourg.
"Seul le président de la République peut revenir en arrière sur cette réforme", a expliqué samedi l'un des organisateurs de la manifestation, Frédéric Turon, de l'association "Les Alsaciens réunis".
"C'est pourquoi nous demandons à tous les candidats à l'élection présidentielle de 2017 de s'engager à organiser un référendum dans les régions sur cette question, afin de permettre à ceux qui le voudraient de revenir aux anciennes frontières régionales", a-t-il ajouté.
L'un des candidats déjà déclarés à la présidentielle de l'an prochain a d'ailleurs pris part samedi au défilé strasbourgeois : Paul Mumbach, 64 ans, président des maires ruraux du Haut-Rhin, entend être le "candidat des maires en colère" à la tête de son nouveau parti, Les Fédérés.
Les opposants à la fusion des régions s'étaient félicités en mars d'une décision rendue par une instance du Conseil de l'Europe, et qui selon eux allait dans leur sens : dans une recommandation adoptée le 22 mars, le Congrès des pouvoirs locaux et régionaux de l'institution paneuropéenne a regretté que les régions françaises n'aient pas été "consultées préalablement" par le gouvernement avant le vote de la réforme territoriale.
d’Alsace Champagne-Ardenne Lorraine.