Situation ubuesque au terme du congrès de l'UMP. François Fillon et Jean-François Copé ont chacun revendiqué leur victoire à l'élection pour la présidence du parti, dimanche 18 novembre, peu après 23h30.
Le vote des adhérents pour désigner un nouveau président à l'UMP a tourné à la foire d'empoigne dimanche, Jean-François Copé et François Fillon revendiquant chacun la victoire tandis que la commission interne chargée de valider le scrutin s'est dit dans la nuit incapable d'annoncer qui avait gagné.
A 23H30, alors qu'une pluie d'annonces de contestations s'était abattue sur le scrutin, Jean-François Copé a le premier revendiqué la victoire au siège de l'UMP, prenant son rival de vitesse.
"Les militants et les militants de l'UMP viennent aujourd'hui de m'accorder la majorité de leurs suffrages et ainsi de m'élire comme président de l'UMP", a-t-il lancé devant ses partisans. Son entourage a assuré qu'il avait "1.000 voix" d'avance sur François Fillon.
Peu après, c'était au tour de l'ancien Premier ministre de venir annoncer sa "courte victoire de 224 voix", tout en prévenant que ses résultats devaient être officialisés par la commission interne du parti, la Cocoe.
Résultats provisoires en Champagne-Ardenne
Aube(3 bureaux de vote) | Ardennes(3 bureaux de vote) | Haute-Marne(2 bureaux de vote) | Marne(5 bureaux de vote) | TotalChampagne-Ardenne |
1.548 inscrits | 1.092 inscrits | 1.086 inscrits | 2.244 inscrits | 5.970 inscrits |
725 exprimés | 564 votants | 685 exprimés | 1.325 exprimés | 3.299 exprimés |
François Fillon : 458 voix | François Fillon : 294 voix (52,9%) | François Fillon : 254 voix (36,24%) | François Fillon : 674 voix (51,20%) | François Fillon : 1.680 voix (50,92%) |
Jean-François Copé : 259 | Jean-François Copé : 262 voix (47,1%) | Jean-François Copé : 431 voix (62,76%) | Jean-François Copé : 636 voix (48,48%) | Jean-François Copé : 1.588 voix (48,13%) |
Réaction du député Arnaud Robinet sur son compte Twitter
Je pense a tous nos militants qui se sont déplacés en nombre aujourd'hui... et voilà la récompense... ils ne méritent pas ça!
— Arnaud Robinet (@DeputeARobinet) Novembre 18, 2012
Dans la nuit, peu avant 04H00, la Cocoe a interrompu ses travaux jusqu'à lundi 10H00. "Il nous manque les procès-verbaux de 50% des départements. Nous sommes dans l'incapacité de dire qui a gagné", a déclaré son président, Patrice Gélard, en espérant que le vainqueur serait connu dans la journée de lundi.
Arrivé sur place la mine sombre peu après 03H00, alors que M. Copé avait lui quitté le siège du parti, rue de Vaugirard (Paris XVe), François Fillon en est ressorti en assurant que personne ne pouvait encore "se prévaloir d'être élu à la présidence de l'UMP" et en se disant "extrêmement choqué" de ce "dysfonctionnement majeur".
L'entourage de M. Copé a assuré à la presse qu'à l'interruption de la nuit, le député-maire de Meaux disposait d'une avance de "1.221 voix". Cette guerre des nerfs, dont l'UMP se serait bien passée, s'est doublée d'accusations de fraudes mutuelles entre les deux camps.
Dans la soirée, les copéistes ont affirmé avoir constaté des "irrégularités" à Nice, fief des fillonistes Christian Estrosi et Eric Ciotti, et à Paris, où M. Fillon est élu.