Le groupe ArcelorMittal a retiré le projet Ulcos "à cause de difficultés techniques". Les syndicalistes installent leur village gaulois au pie des hauts-fourneaux pour empêcher la coupure d'alimentation en gaz.
Le groupe ArcelorMittal a retiré le projet Ulcos (captage et le stockage du CO2 à Florange) qui devait permettre de péréniser une partie de la filière chaude "à cause de difficultés techniques", a annoncé jeudi 6 décembre 2012, Isaac Valero, porte-parole de la Commissaire européenne en charge du Climat Connie Hedegaard.
Si c'était le cas, cette décision signerait l'arrêt de mort de la filière liquide de Florange alors même qu'Ulcos était présenté hier soir encore par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault comme un moyen de sauver l'un des deux hauts-fourneaux de Florange.
Ce projet de captage et de stockage du CO2 était en effet le principal espoir de reconversion du site pour le gouvernement.
Ayrault, s'est fait "enfumé" par Mittal selon Edouard Martin
Pour Edouard Martin (CFDT), ressorti en colère de la rencontre à Matignon entre le Premier Ministre et l'intersyndicale, ce retrait d'Ulcos montre que le groupe industriel "a enfumé tout le monde". Cette annonce signe "l'arrêt de mort de la filière liquide" dont font partie les hauts fourneaux lorrains.Son collègue Jacques Minet, interrogé en direct dans le e1213 de France 3 Lorraine ajoute : "Ulcos, on n'y croit plus"
De son côté, sur BFMTV, le député mosellan Michel Liebgott a déclaré "ArcelorMittal ment et nous entube sur Ulcos".
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Tandis que le maire de Florange, Philippe Tarillon qui a remis un courrier ce jeudi au Premier Ministre précise : " il s'agit là d'une première et grave violation de l'accord signé avec le gouvernement. Le sort de la sidérurgie Lorraine était déjà scellée dans la stratégie financière de M. Mittal. C'est un véritable coup de poignard dans le dos du gouvernement et qu'une telle violation ne devrait pas rester sans réponse musclée de sa part."
Courrier de Philippe Tarillon au premier Ministre - ArcelorMittal
Pour Matignon tout n'est pas perdu
Si Ulcos 1 est abandonné, Ulcos 2 est toujours à l'ordre du jour selon le cabinet du Premier Ministre. Ulcos 2 est une nouvelle version du projet, présentée comme "plus aboutie" et pourrait éventuellement bénéficier de l'aide financière de l'Europe. cette seconde version doit-être élaborée par le centre de recherches et développement d'arcelorMittal implanté de Maizières-lès-Metz.Pour Arcelor, il n'y a pas abandon
Dans un communiqué, le groupe sidérurgique explique que l'annonce de la Commission Européenne "est en parfaite cohérence avec ce qui figure dans l’accord signé avec le gouvernement français. Cela ne signifie en aucun cas l’abandon du projet ULCOS. Cela signifie qu’aujourd’hui, dans l’état actuel des recherches, étant données les difficultés techniques rencontrées, le projet ULCOS remis dans le cadre de l’appel d’offre NER 300 – phase 1 – ne peut être mis en place. Le Groupe rappelle sa volonté de poursuivre le projet de recherche et de validation technologique en s’appuyant notamment sur l’expertise et le savoir-faire de son centre de recherche de Maizières-lès-Metz. Cette phase de recherche constituera une nouvelle étape de développement indispensable dans une perspective future d’industrialisation de cette technologie innovante."La Commission laisse une nouvelle chance à Ulcos
"La Commission a toujours été prête à considérer un cofinancement de ce projet dans le cadre du programme NER300", a précisé jeudi le porte-parole de la Commissaire européenne : "Ulcos pourrait concourir au prochain appel d'offres qui sera lancé l'an prochain".Le dossier devait être examiné le 13 décembre par les représentants des Etats membres au sein du comité "changement climatique" et la décision finale de la Commission européenne devait intervenir une semaine après.