Fidan Dogan, l'une des trois militantes kurdes assassinées à Paris a vécu à Strasbourg

Fidan Dogan, 32 ans, était une militante professionnelle et connue de la cause kurde, représentante politique de sa communauté auprès des autorités françaises et européennes.


Aussi connue sous le pseudonyme de "Rojbin", cette jeune femme de 32 ans était née à Elbistan, dans le sud-ouest de la Turquie, mais était venue très jeune avec sa famille s'installer en France, d'abord à Lyon, puis à Strasbourg où elle a commencé à militer, pendant ses études, dans les associations kurdes.

Elle était la représentante du Congrès national du Kurdistan, mouvement basé à Bruxelles, et permanente du Centre d'information sur le Kurdistan à Paris, considéré comme un bureau de liaison du parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène la lutte armée en Turquie.

"Elle était très connue et respectée dans la communauté et dans les milieux politiques en France, en Belgique et même en Allemagne, qu'elle rencontrait souvent" a assuré à l'AFP Huseyin Elmali, un journaliste kurde basé à Strasbourg qui la connaissait depuis plus de quinze ans.
"Elle était aussi très sensible à la cause des femmes, et avait participé à de nombreux forums internationaux", a-t-il ajouté.

Elle avait notamment été la porte-parole d'un groupe de 15 militants kurdes qui avait mené en mars 2012 une grève de la faim à Strasbourg pour réclamer la libération en Turquie du chef du PKK Abdullah Öcalan.

Leyla Soylemez, la plus jeune des trois victimes, était à 24 ans membre d'un des mouvements de jeunesse kurdes et vivait entre la France et l'Allemagne, où est installée sa famille. 

La troisième victime, Sakine Cansiz, 55 ans, était une figure du mouvement, membre fondatrice du PKK, considérée comme une proche d'Abdullah Öcalan.

Quelque 150 personnes d'origine kurde ont manifesté jeudi en fin d'après-midi à Strasbourg après l'assassinat de trois militantes de leur communauté à Paris. L'une des victimes, Fidan Dogan, avait grandi à Strasbourg. "Je la connaissais bien. Nous sommes très tristes. Elle avait un idéal pour son peuple", a confié une manifestante, Hélène Erin.

Les manifestants, qui portaient de petites bougies, se sont rassemblés en cercle sur la principale place de la ville, la place Kléber. Ils portaient une banderole manuscrite proclamant "La France doit éclaircir immédiatement ce crime". "Leurs combats resteront dans nos coeurs", affirmait un écriteau, tandis que plusieurs manifestants arboraient des photos des trois femmes tuées à Paris, en scandant: "l'Etat turc, assassin!", ou "à bas le régime fasciste en Turquie".D'après les organisateurs, quelque 20.000 personnes d'origine kurde vivent à Strasbourg et dans ses environs.



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