Ambiance électrique au Sénat, à la séance du Sénat de ce jeudi 17 janvier. Les sénateurs débattaient du projet de scrutin paritaire consistant à élire dans les départements un binôme homme-femme par canton.
Dans le cadre d'un projet de loi dont l'examen a débuté mardi au Sénat et porté par le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, le gouvernement propose ce mode de scrutin décrit comme unique au monde.
> Voir la vidéo ci-dessous. Le passage de Laurence Rossignol est est environ à 1'00.
La droite UMP et centriste UDI-UC a vilipendé ce mode d'élection qui implique une division par deux du nombre de cantons et donc leur découpage. Les sénateurs communistes qui souhaitent la proportionnelle y sont également opposés tandis que le RDSE (à majorité radicaux de gauche) est sceptique.
Les élus de droite ont critiqué un système "baroque", "loufoque", jugeant qu'il défavorise les territoires ruraux, mais leurs arguments ont vite dérapé la question de la parité.
Le centriste Hervé Maurey a ainsi qualifié ce scrutin de "totalement baroque", de "gadget", assurant que "beaucoup de femmes risquent de se retrouver dans le rôle de potiches". "Ne faisons pas d'obsession sexuelle collective", s'est exclamé Christophe Béchu (UMP). "C'est humiliant pour les femmes", a renchéri Bruno Sido (UMP) qui a proposé de laisser ce binôme juste pour une mandature le temps pour les femmes de "faire leurs preuves".
Ces propos ont suscité des réactions indignées chez les sénatrices.
"C'est inadmissible, scandaleux, est-ce ce vous accepteriez de tels propos pour vous Messieurs" a protesté Hélène Lipietz (Ecologiste). "Vous êtes contre tout simplement parce que ce système supprime la moitié des cantons et la moitié des hommes élus", a-t-elle ironisé.
Laurence Rossignol (PS) a ensuite tiré à boulets rouges contre ce débat "terriblement régressif", s'en prenant vivement le sénateur UMP Bruno Sido qui faisait une remarque alors qu'elle prenait la parole. "Vous pouvez répéter, vous venez de dire, "c'est qui cette nana", M. Sido vous avez gagné la palme du misogyne. Avec les propos que nous avons entendus je prévois une certaine postérité pour M. Béchu comme pour M. Maurey", a-t-elle lancé.
Le vote de l'article instaurant le nouveau mode de scrutin ne devrait intervenir qu'en fin d'après-midi.
Voir l'extrait d'intervention de Laurence Rossignol à environ 1'00.
Qui est Laurence Rossignol (PS) ?
Laurence Rossignol est vice présidente du conseil régional de Picardie, sénatrice de l'Oise.Elle est présidente du groupe de travail "négociations internationales - Climat Environnement" créé par la commission de l’économie, du développement durable et de l’aménagement du territoire du Sénat.
Laurence Rossignol est aussi journaliste juridique.