Faite à l'occasion des voeux au conseil régional, lundi 21 janvier 2013, la déclaration du président du conseil économique, social et environnemental de Lorraine sonne le glas du soutien politique à la filière chaude d'ArcelorMittal Florange.
Les quelques 200 représentant(e)s des "forces vives lorraines" invités lundi 21 janvier à 18h en l'hémicycle du conseil régional de Lorraine à Metz ne s'attendaient pas à une telle sortie de Roger Cayzelle.
Les discours successifs du président socialiste de la Région, du préfet et des présidents des quatre conseils généraux avaient été, à quelques piques près, plutôt consensuels et sur la thématique de l'unité. Une unité "pour les intérêts lorrains" avait même appuyé, martial, le vosgien Christian Poncelet.
Mais le président du CESEL, appelé à clore cet heure de discours très "méthode coué" et sans autres valeurs que celle des incantations traditionnelles de début d'année, a clairement mis les pieds dans le plat et, peut-être pour la première fois, dit tout haut ce que de plus en plus d'élus évoquent tout bas depuis deux mois : le gouvernement de Gauche ayant renoncé à tout bras de fer avec Mittal, il y a urgence à tourner la page Florange.
Une posture très politique pour un représentant de l'assemblée des socio-professionnels connu autant pour ne pas manier la langue de bois que pour chercher le plus souvent possible le consensus.
Cette déclaration frappe d'autant plus les esprits que Roger Cayzelle est issu des rangs de la CFDT, tout comme Edouard Martin, le hérault de Florange...
L'Elysée claque la porte au nez de l'intersyndicale
Une déclaration qui en télescope une autre à quelques minutes près quand par téléphone, le service de presse de l'Elysée annonce à la rédaction de France 3 Lorraine que ni François Hollande, ni personne de son cabinet ne recevra les syndicalistes de Florange qui entendaient lui remettre mercredi 23 janvier la pétition en ligne, forte de 30.000 signatures demandant la nationalisation de Florange.L'occasion de faire part au chef de l'Etat d'une action parallèle engagée par internet : un appel aux parlementaires français.
Comité central d'entreprise extraordinaire ce mercredi
Cette remise de pétition, l'intersyndicale la voulait symbolique à quelques heures d'un comité central d'entreprise extraordinaire convoquée par AMAL (ArcelorMittal Atlantique Lorraine) et consacré à la présentation du projet industriel du sidérurgiste pour les trois prochaines années.Ce projet devrait inclure la cessation d'activité des deux hauts-fourneaux de Florange, suivant en cela le schéma annoncé depuis plusieurs semaines.
Et au moment même où les politiques lorrains jettent l'éponge dans la défense de Florange par la bouche de Roger Cayzelle, tandis qu'à Paris, les parlementaires et le gouvernement se disent enfin près à se pencher sur le projet de loi "Florange" de cession obligatoire de sites industriels rentables.
Une loi "Florange" qui, ironie de la situation, ne concernera sans doute pas Florange, la loi en France n'étant rétro-active que dans de très rares cas.