Le projet est porté par le comédien-chansonnier Roger Siffer et l'association CACTUS, qui souhaitent aussi faire inscrire ce genre théâtral au patrimoine immatériel de l'UNESCO.
Cette école, qui sera portée par une association dénommée CACTUS (carrefour européen de cabaret théâtral et d'usage de la satire), aura pour objectif de former une nouvelle génération d'artistes à tous les savoir-faire du genre, a expliqué lors d'une conféresse de presse le cabarettiste Roger Siffer, patron du théâtre strasbourgeois de la Choucrouterie.
L'initiative sera soutenue financièrement par la ville de Strasbourg, a indiqué, sans autre précision, le maire (PS) Roland Ries, qui a dit voir dans
le cabaret satirique une forme d'"hygiène politique" qui permet de "remettre les puissants à leur juste place".
Dans un premier temps, une journée de formation sera organisée en mai, puis un stage de deux jours à l'automne, qui permettront d'évaluer le potentiel de la future école avant son lancement effectif, a détaillé M. Siffer, qui dirige depuis près de 20 ans l'une des deux principales "revues" satiriques jouées à Strasbourg chaque hiver, quasiment à guichets fermés.
Le cabaret satirique, qui brocarde avec insolence, en sketches et en chansons, la classe politique locale et l'ensemble de l'actualité, est une spécificité régionale alsacienne, au moins depuis l'après-guerre, a observé l'humoriste. "C'est sans doute lié à l'histoire douloureuse de la région: les Alsaciens ont dû choisir de rire pour faire semblant de ne pas pleurer".
Par ailleurs, les artistes associés au projet ont annoncé leur intention de déposer un dossier pour obtenir l'inscription du cabaret alsacien sur la liste du patrimoine immatériel de l'Unesco. "Cela nous donnerait une visibilité, ce serait une forme de reconnaissance de notre originalité artistique, on pourrait le crier sur les toits", s'est enthousiasmé M. Siffer.
Interrogé sur les chances de voir aboutir une telle démarche, l'humoriste a taclé Nicolas Sarkozy en observant que "si un président a réussi à faire inscrire la gastronomie française à l'Unesco alors qu'il ne bouffe que des pizzas, alors tout est possible".