Paroles de lycéens : Prague, Cracovie, Auschwitz, retour sur un périple au coeur de notre Histoire

Du 18 au 23 février 2013, 57 lycéens et leurs accompagnateurs ont traversé une partie de l'Europe de l'Est sur les traces historiques de la communauté juive jusqu'à la Shoah. Retour sur cette expérience, par quelques élèves.

Derniers jours

Vendredi
Je suis allée à Auschwitz. Durant le trajet, j'ai ressenti un mal de ventre ainsi qu'un mal de tête, je redoutais l'arrivée au camp et ce que j'allais voir. Je suis arrivée à Auschwitz et j'ai vu les baraquements en briques rouges, à l'entrée on nous a dirigé vers une salle de cinéma dans laquelle nous avons visionnés un film avec des images choquantes (personnes pesant 23 kilos, des cadavres les uns sur les autres). La visite a commencé, nous avons vu des baraquements dans lesquels il y avait des expositions. Ce qui m'a choqué était les vêtements des bébés ainsi que leurs petites chaussures, à cet instant je me suis demandée comment l'on pouvait faire subir ça à des bambins, des enfants qui n'avaient rien fait pour mériter cela.
J'étais bien habillée, jogging avec grosses bottes et grosse veste mais j'avais tout de même froid au visage et aux mains, le vent était glacé. Là je me suis demandée comment ces prisonniers faisaient avec ce froid glacial, juste en " tunique " et sabots.
Le repas s'est bien passé. Intérieurement j'étais fragilisée par la dureté des images que j'ai intégrées mais extérieurement je prenais sur moi et je mangeais sans trop penser au camp de concentration et d’extermination.
L'après-midi, nous sommes allés à Birkenau (l'extension d'Auschwitz).
Là j'ai vu les rails et l'entrée avec la tourelle de contrôle. Le camp était grand, je ne distinguais pas ses limites. De plus, les bâtiments (les trois quarts) n'existaient plus. J'ai vu les latrines et je me suis imaginée l'humiliation que devaient supporter les prisonniers. En parcourant Birkenau, nous avons vu les différents crématoires (à Auschwitz, je suis rentrée dans une chambre à gaz équipée de fours crématoires), les larmes coulaient sur mes joues.
Mon devoir de mémoire fait, j'ai beaucoup pensé à ce que je venais de voir et aux conséquences actuelles de ces actes « barbares ».

Samedi
J'écris cet article dans le bus tout en regardant le film Willow. Dans le bus, nous avons tous très bien dormi, et bien mangé (bonbons, gâteaux, chocolat et biscuit polonais).
Lorsque nous sommes montés dans le car (vendredi soir à 20h30), nous avons mis Hunger Games pour détendre l'atmosphère puis Attrape-moi si tu peux (Catch me if you can) pour commencer à dormir. À la suite de cela nous avons dormi jusqu'à notre petit déjeuner à 8h30-9h près de l'aéroport de Francfort. C'est la première fois que je voyais autant d'avions, j'en ai vu un décoller et cela m'a fait sourire.
Maintenant que je rentre chez moi, je pense que je vais partager les rires, les pleurs, les moments intéressants du voyage avec ma famille et mes ami(e)s. Il neige encore, c'est magnifique, les paysages que je vois à travers les fenêtres du bus m'enchantent, me font sourire et me font me perdre dans mes pensées.
Manon Gaunard

Le voyage tire à sa fin...

Voilà, la fin du voyage est arrivée. Certains sont très heureux de leur voyage, d'autres moins. Mais ce qui est sûr c'est que tout le monde est très fatigué après une semaine riche en émotions.
C'était un voyage avec de la rigolade, des ami(e)s, des soirées, des rencontres, et pleins d'autres bonnes choses. Mais il ne faut pas oublier qu'il était avant tout scolaire. L'apprentissage était varié, il ne portait pas seulement sur l'horreur de l'extermination. Il était aussi sur la connaissance de la culture d'un peuple et également sur celle des deux pays visités : leur architecture surprenante, leur religion et leur passé.
Les Polonais sont beaucoup attachés à leur Patrie, contrairement à nous ils vivent et pensent énormément leur histoire.
Malheureusement le voyage n'a pas permis d'approfondir l'histoire de Prague.
Marie Hellenbrand

Un voyage qui se termine...

Se plonger dans l'histoire. Le but de notre voyage. Nous y sommes arrivés, et c'est une foule d'informations et d'émotions qui nous à submergés. Au-delà d'un simple voyage scolaire et de découverte de la culture juive, nous pouvons aujourd'hui réaliser quelles souffrances ont construit notre passé, notre patrimoine. Les images, les témoignages n'égalent pas vraiment une immersion dans un camp. Ce sont des frissons, des larmes aux yeux, et parfois du dégoût qui nous envahissent. Pourtant, nous les avons déjà ressentis auparavant, mais pas dans une telle dimension.
Les livres d'histoires nous expliquent pourquoi et comment une telle extermination a eu lieu. Le musée de l'usine de Schindler nous l'a d'ailleurs bien exposé, dans la dimension de la Pologne.
Et, connaître l'Histoire de ce pays, des faits les plus anciens au plus récents permet de ne pas seulement se concentrer sur ce qui nous a touché auparavant.
Avant d'apprendre, nous avons ressenti. Je crois qu'au final, le réel but de ce voyage est là. Nous n'en ressortons pas tout à fait les mêmes.
Anastasia Lery
Merci
A l'heure de fermer ce carnet de route, il est important pour moi de remercier ces 57 lycéens, leurs accompagnateurs et notre chauffeur. Les remercier d'avoir accepté dans leur groupe éducatif soudé l'observateur étranger que j'étais et le regard personnel du journaliste sur ce voyage si particulier. Merci également d'avoir joué le jeu (et ce n'est pas fini) de l'écriture de textes et du partage de photographies.
Jean-Christophe Dupuis-Rémond

Tous ces souvenirs sont à retrouver dès à présent dans la version provisoire de notre webdocumentaire collaboratif "itinéraire d'une mémoire meurtrie" (version définitive le 25 mars, à l'occasion de la semaine d ela presse à l'école.
Vous pouvez également trouver à cette adresse l'album photo du voyage sur la page Facebook de France 3 Lorraine.
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