Trois syndicats hospitaliers ont tiré mardi la sonnette d'alarme, avec une pétition signée par la majorité du personnel des urgences des hôpitaux de Strasbourg dénonçant la détérioration des conditions de travail.
Le reportage de K. Gélébart - G. Bertrand - I. Hassid-Guimier
Les représentants syndicaux CGT, FO et Sud ont voulu profiter d'une visite des experts de la Haute autorité de Santé pour présenter leur pétition signée par 160 de leurs collègues, "mais en nous voyant entrer ils ont levé la séance, refusant de nous entendre", a expliqué à l'AFP Christian Prud'homme, représentant FO. Pour Jean-François Lanot, directeur général adjoint du CHU, "les experts visiteurs ont considéré à juste titre qu'ils n'avaient pas à prendre position dans le dialogue social. Nous avons reçu les syndicats à ce sujet la semaine dernière et les recevrons de nouveau".
"Nous sommes face à une situation de plus en plus compliquée, nombre de nos collègues sont au bord du 'burn out', on ne peut pas continuer comme ça" a pour sa part déclaré à Raphaël Bouvier, secrétaire-adjoint CGT. Les trois syndicats ont demandé la tenue d'un CHSCT extraordinaire pour "dénoncer les conditions de travail, le manque de matériel et de moyens", a précisé le représentant CGT.
"Cette nuit encore, tous les brancards étaient mobilisés dans les couloirs car tous les lits étaient occupés, ce n'est pas tolérable. C'est un problème qui n'est pas spécifique à Strasbourg mais ça ne peut plus continuer ainsi", a conclu M. Prud'homme. Le projet de loi des finances de la Sécurité Sociale, présenté en décembre 2012, prévoit un effort supplémentaire de l'ordre de 650 millions d'Euros pour l'hôpital public sur l'année 2013. Le malaise aux urgences est récurrent à Strasbourg. Début janvier, des médecins urgentistes strasbourgeois avaient dénoncé dans une lettre ouverte le fait que des personnes âgées soient régulièrement obligées de passer plus de 24 heures allongées dans des couloirs, faute de lits disponibles.