L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a autorisé lundi EDF à poursuivre, pour dix années supplémentaires, l'exploitation du réacteur numéro 2 de la centrale de Fessenheim, doyenne des centrales nucléaires françaises, à condition d'y effectuer d'importants travaux de renforcement.
Comme en 2011 pour le réacteur numéro 1 de Fessenheim, de conception identique, l'ASN impose notamment à EDF d'augmenter la résistance
du radier, la dalle de béton située sous la cuve du réacteur, et la mise en place d'un système de refroidissement de secours, indique l'Autorité dans un communiqué.
Ces deux prescriptions, qui visent à améliorer la résistance de ce second réacteur en cas d'accident grave, similaire à celui survenu en mars 2011 à Fukushima, "doivent être achevés d'ici au 31 décembre 2013 pour le réacteur numéro 2", précise l'ASN. "D'une manière générale, la conception identique des deux réacteurs situés sur le même site a conduit à imposer au réacteur numéro 2 des prescriptions semblables à celles du réacteur numéro 1", explique le communiqué.
"La décision de l'ASN intègre également quelques prescriptions spécifiques au réacteur 2, liées à des écarts ou modifications ponctuels", ajoute le texte. Fin janvier, la direction de la centrale de Fessenheim avait déjà indiqué s'attendre à ce que l'ASN prescrive les mêmes travaux pour les deux réacteurs et dit qu'elle les réaliserait indépendamment de la volonté annoncée du président François Hollande de fermer l'installation d'ici à la fin 2016.
Pour le réacteur numéro 1, la direction de la centrale précise avoir investi 10 millions d'euros dans un nouveau dispositif de pompage dans la nappe phréatique, destiné à le refroidir en cas d'accident "ultime". Quant aux travaux de renforcement du radier, qui doivent éviter qu'en cas d'accident grave, le corium (mélange de produits radioactifs en fusion) ne perce la dalle en béton, ils sont estimés entre 20 et 30 millions d'euros par EDF. Ces travaux,
entamés il y a deux semaines, doivent être achevés fin juin.