Trois débats publics relatifs au site de stockage de déchets radioactifs envisagé à Bure ont été annulés mardi 25 juin 2013, alors que trois précédents débats avaient déjà été reportés et deux autres empêchés par les opposants au projet.
Compte tenu de l'impossibilité constatée de tenir les réunions publiques des 23 mai et 17 juin dernier, la Commission nationale du débat public (CNDP) a décidé d'annuler les réunions prévues à Cherbourg le 27 juin, à Ligny-en-Barrois (Meuse) le 4 juillet et à Chaumont le 11 juillet", ont indiqué les organisateurs dans un communiqué.
Lancé début mai sur internet, le débat sur le Centre de stockage profond réversible de déchets radioactifs (Cigéo) de Bure est un échec.
Lors des deux premières réunions publiques, le 23 mai à Bure et le 17 juin à Bar-le-Duc, les opposants au projet ont réussi à faire avorter les débats quelques minutes après leur lancement.
Face à cette opposition, les organisateurs avaient eux-même décidé de reporter trois autres réunions publiques, prévues à l'origine à Saint-Dizier et Joinville (Haute-Marne) les 30 mai et 6 juin, puis à Nancy le 20 juin.
La loi impose l'organisation d'un tel débat, car le projet concerné a un impact sur l'environnement et l'aménagement du territoire. Les réunions publiques doivent normalement se succéder jusqu'à mi-octobre.
La Commission présentera à l'issue de sa séance du 3 juillet un dispositif renouvelé de débat public", précise la CNDP aux journalistes de l'AFP. La CNDP avait déjà promis "des débats sous de nouvelles formes, plus ouverts", après l'échec de la première réunion publique.
Le site de Bure, qui abrite déjà un laboratoire test à 500 mètres sous terre, devrait accueillir le futur centre de stockage, devant voir le jour en 2025.
Il doit encore recevoir le feu vert de l'Autorité de sûreté nucléaire. "Nous ne considérons en aucun cas que le projet est acquis", répète la directrice du site.
Selon un sondage TNS Sofres publié la semaine dernière et réalisé les 14 et 15 juin sur un échantillon de 600 personnes, 68% des personnes interrogées estiment qu'un tel débat est utile, mais la même proportion juge que "ce débat ne servira à rien, les conclusions étant connues d'avance".
Le sondage n'abordait toutefois pas la question clé de l'approbation -ou pas- du projet de stockage de déchets nucléaires.