Se faire opérer sans rester à l hôpital. La chirurgie ambulatoire ne représente que 41% des interventions alsaciennes. C'est le double en Grande-Bretagne et en Belgique. Les actes courts sont donc une priorité nationale comme régionale. Pour le confort des patients et la réduction des coûts.
Tout au fond du service de chirurgie ambulatoire, un patient attend son tour pour le bloc avec pour unique bagage, un bon bouquin pour patienter. Le jeune homme doit se faire enlever une plaque sous l'oeil gauche. Arrivé dans la matinée, il dormira chez lui le soir même, malgré le fait que l'opération nécessite une anesthésie générale. C'est ce qu'on appelle la chirurgie ambulatoire. "Si je peux rentrer chez moi tant mieux. Je me suis déjà fait opérer et j'ai dû rester une semaine à l'hôpital, c'est vraiment long", explique Adrien Branganti, le patient de 23 ans.
Il y a encore quelques années, ce genre d'intervention nécessitait une hospitalisation. Mais désormais, la chirurgie ambulatoire s'autorise des opérations de plus en plus lourdes, grâce, notamment, au progrès de l'anesthésie. "Nous essayons de travailler avec des produits à élimination de courte durée", précise le Dr Jean Daniel Peter. Il est le médecin coordinateur du Centre d'endoscopie et de chirurgie.
Pour Adrien, il est l'heure d'aller au bloc : il restera dans son fauteuil tout le temps de l'opération. Et après une petite demi heure d'intervention, le voilà en salle de réveil. Il y restera entre 1 heure 20 et une heure et demie... Et encore un peu, le temps pour les infirmières de vérifier que tout va bien pour lui. Après il pourra rentrer à la maison.Si je peux rentrer chez moi, tant mieux !
L'an dernier, le service a soigné 2300 patients: seuls une vingtaine sont restés à l'hôpital. Un circuit très court permis par l'innovation médicale mais aussi par une organisation du travail entièrement repensée. Personnel soignant, matériel: Le service est complètement autonome. "Nous essayons d'adapter les structures à la chirurgie ambulatoire. L'année dernière, sur l'ensemble des établissements strasbourgeois, la chirurgie ambulatoire a augmenté de 6 %. Nous avons traité environ 12 000 patients par ce biais", explique encore Florent Chambaz, le directeur de la stratégie des Hôpitaux universitaires de Strasbourg.
En Alsace, 41 % des interventions chirurgicales se font sans hospitalisation. L'agence régionale de santé veut passer à la moitié d'ici 3 ans : pour limiter les risques d'infection et réduire les coûts de santé.