Plan incliné d'Arzviller : "la réouverture ne sera pas pour cette année"

L'information a été donnée par Jean-Laurent Kistler, responsable aux Voies navigables de France (VNF) un peu plus d'un mois après l'accident intervenu le 4 juillet dernier sur l'ascenseur à bateau ("plan incliné") d'Arzviller (Moselle). Un coup dur pour l'économie touristique du secteur.

Les pelleteuses déblaient encore les dernières traînées de boue ocre qui rappellent l'accident ayant frôlé la catastrophe le 4 juillet 2013 sur le Plan incliné de Saint-Louis-Arzviller (Moselle), un ascenseur à bateaux unique en France, sur le canal de la Marne au Rhin.

Depuis cet accident, resté pour l'heure inexpliqué, le troisième canal le plus fréquenté de France pour le tourisme fluvial (après le Canal du Midi et celui du Nivernais) est fermé aux plaisanciers.
Le passage obligé par cet énorme ascenseur permettant aux bateaux de traverser le massif des Vosges en 4 minutes - au lieu de passer par 17 écluses en une journée entière avant sa construction - est bloqué "pour une durée indéterminée", une information que France 3 Lorraine avait annoncé peu après l'accident.
Les quelque 6.500 plaisanciers qui reliaient chaque année Paris à Strasbourg par voie fluviale sont désormais forcés de faire demi-tour, portant un sérieux coup au tourisme fluvial entre Alsace et Lorraine, en pleine saison estivale.

"L'enquête est en cours, mais la réouverture ne sera pas pour cette année." Jean-Laurent Kistler, responsable aux Voies navigables de France (VNF).


Le 4 juillet, un blocage du système de retenue avait provoqué le déferlement de plusieurs milliers de mètres cube d'eau, créant une chute de près de 50 mètres de hauteur.
"Le Paris", un bateau-mouche assurant les visites touristiques, était resté bloqué dans l'ascenseur avec 21 passagers à bord. Et le village de Lutzelbourg (625 habitants), menacé de submersion en contrebas, avait été évacué par précaution.

Fréquentation en chute libre et pas d'autre itinéraire

Point d'orgue de la croisière fluviale entre Paris et Strasbourg, cet ouvrage mis en service en 1969 attirait également chaque année 140.000 visiteurs d'avril à octobre, uniquement intéressés par un tour en ascenseur à bateaux.

"On était venu pour la montée du bateau dans le bac. C'est impressionnant, mais là, il n'y a rien à voir !" Nadine Gillet,une touriste qui a renoncé à visiter le site.

"On est en pleine saison et nous accueillons habituellement entre 900 et 1.000 visiteurs par jour pour la visite du Plan incliné en bateau, jusqu'à 1.300 le dimanche. Mais dimanche dernier (4 août 2013), nous n'avons eu que 270 personnes." Marianne Hamann,, secrétaire de l'association touristique du Plan incliné de Saint-Louis-Arzviller.


"Le but, c'était surtout de descendre le plan incliné en bateau. On n'y peut rien, mais aujourd'hui nous ne pouvons plus proposer qu'un tour en vedette sur le canal."  Carmen Trapp, capitaine depuis 21 ans de "La vallée de la Zorn", un des deux bateaux-mouches qui cumulent habituellement 2.000 passages par an dans l'ascenseur.

Si les péniches de transport de marchandises ont la possibilité de passer par l'Allemagne, il n'existe en revanche aucun itinéraire secondaire autorisé pour les plaisanciers. Ceux-ci sont obligés de débarquer ou de rebrousser chemin côté lorrain, ou de rester au pied des Vosges côté alsacien.


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Un impact également pour l'économie du transport fluvial
Les péniches transportant chaque année 20.000 tonnes de marchandises sur le canal, principalement des céréales et du gravier, peuvent pour leur part emprunter un autre itinéraire par les affluents du Rhin, beaucoup plus long.

"Grâce à l'ascenseur, les péniches mettaient en moyenne 5 à 6 jours pour faire Paris-Strasbourg. Aujourd'hui, elles mettent 15 jours car elles sont obligées de faire un détour de plusieurs centaines de kilomètres par la Moselle via Metz pour rejoindre le Rhin au niveau de Coblence en Allemagne", explique le guide Olivier Brunner.
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