Le syndicat FO pénitentiaire, majoritaire dans le grand Est, a dénoncé mercredi "l'apocalypse" après l'annonce de la nomination de seulement 5 agents dans les prisons alsaciennes et lorraines en 2014, au lieu des 99 demandés. Selon FO, il manquerait 10 postes à Ensisheim et 10 à Strasbourg.
"Pour que ça fonctionne, il faudrait 150 agents. La direction inter régionale avait demandé 99 postes, nous n'en aurons que 5: c'est l'apocalypse", a expliqué à l'AFP une responsable FO, Fadila Doukhi.
Selon la syndicaliste, il manque, entre autres, au moins 10 postes à Ensisheim (Haut-Rhin) où une prise d'otage a eu lieu il y a deux semaines, 20 à Nancy, 10 à Strasbourg, 10 à Metz et une dizaine dans chacun des deux centres de détention de la Meuse.
"L'administration pénitentiaire demande par ailleurs à tous les agents de faire baisser les heures supplémentaires. C'est intenable! Nous demandons à Mme Taubira de réagir au plus vite", a poursuivi Mme Doukhi, qui craint "un blocage dans les petites maisons d'arrêt du fait de ce manque d'effectifs".
Selon elle, la carence de postes empêche en outre l'ouverture d'une Unité de vie familiale au centre de détention de Montmédy (Meuse), prévue dans les prochaines semaines, "car il faudrait six agents, qui n'existent pas".
L'attribution de nouveaux postes est décidée chaque année par une commission administrative paritaire, après une demande formulée par la direction inter régionale des services pénitentiaires.
A la prison de l'Elsau à Strasbourg, comme les autre d'ailleurs, s'y ajoutent un surpeuplement chronique, des mutineries à répétition augmentées parfois de prise d'otage. La mesure est pleine pour les agents pénitentiaires qui prévoient un grand mouvement unitaire pour l' automne.
Les syndicats craignent aussi que certaines unités soient complètement bloquées à terme par manque d'effectifs.