Parce qu'il a répondu au téléphone alors qu'il était au volant, le Docteur Yves Dhyvert a perdu ses 3 derniers points sur son permis de conduire. Ce qui l'handicape évidemment pour exercer son métier de médecin généraliste à la campagne. Mais que devait il faire ?
En fait, les choses sont un peu plus compliquées !Un jour, le médecin est appelé par une de ses patientes, très inquiète par rapport à la vie de son mari.
Le docteur se met alors immédiatement en route, et dans la précipitation, oublie de mettre sa ceinture de sécurité.
Détail important, il ne reste ce jour là au conducteur que 6 points sur son permis de conduire.
Quelques instants plus tard, il reçoit sur son téléphone portable un nouvel appel de la patiente.
Doit il décrocher ? Ou pas ?
Il ne se pose pas la question très longtemps, car il sait à ce moment que son patient est susceptible de décéder.
Il prend donc l'appel, mais croise dans les instants qui suivent une patrouille de gendarmerie.
L'espace de quelques secondes, le médecin explique la situation, et obtient que les gendarmes le suivent jusqu'à chez la patiente, afin de parer au plus urgent.
Mais à l'issue de son intervention, il se retrouve verbalisé :
- pour le non port de ceinture de sécurité : - 3 points !
- et pour l'usage du téléphone au volant : - 3 points aussi !
Dans les faits, les points sont pas encore perdus : ils ne le seront qu'à partir du moment où l'infraction sera définitivement admise.
On conseille donc au médecin de faire un stage, très rapidement, afin de pouvoir récupérer 4 points...ce qu'il fait.
Mais dans l'intervalle, son épouse a pris l'initiative de régler les deux amendes ! Pour éviter la multiplication par 3, s'il y avait du retard !
Seulement voilà : le paiement a pour conséquence la reconnaissance des deux infractions !
Le Docteur Dhyvert perd donc ses 6 points avant de regagner les 4 liés au stage...et se retrouve donc sans permis !!! Conséquence : il s'est trouvé contraint de restituer son carton rose. Dans ce cas de figure, le stage ne lui aura servi à rien.
Yves Dhyvert ne conteste pas le fait de la ceinture. Par contre, il est plus circonspect quant à l'usage du téléphone.
Que devait il faire
- ne pas décrocher, pour respecter le code de la route ?
- ou décrocher quand même, pour qu'il n'y ait pas non assistance à personne en danger ?
Cette question, le praticien l'a posé par écrit à la Préfète de la Meuse...en lui demandant ce qu'elle aurait fait en pareil cas. Préalablement, il l'avait posée aux gendarmes au moment de la verbalisation. Ils n'avaient alors pas reconnu le caractère d'urgence.
Ils me répondaient que les urgences, c'est le 15...alors qu'on sait très bien que, à la campagne, le recours au médecin de campagne est un recours fréquent en cas d'urgence"
Autre grief : le changement effectué dans les procédures...
Le médecin dénonce également la quasi absence de moyens pour faire valoir sa bonne foi.
Depuis, le mois d'août, en toute discrétion, un décret a supprimé les voies de recours qui existaient dans ce cas de figure...à l'exception du conseil d'Etat ! De ce fait, on devient comme dans une dictature...puisqu'il devient très difficile de se défendre"
En attendant une éventuelle solution, le médecin s'est fait prêter un vélo électrique pour assurer ses visites... Et des patients lui ont proposé de le véhiculer, lorsqu'il a besoin de voir des patients plus éloignés.
Si rien ne se passe d'ici là, le Docteur Dhyvert devra repasser l'épreuve du code de la route après 6 mois d'abstinence... Puis passer aussi des tests psychotechniques. Il obtiendra alors un "permis probatoire" avec seulement 6 points.