La soeur aînée de Leonarda Dibrani vit dans la Meuse en situation régulière, mais a confié ne pas être en mesure d'accueillir chez elle la collégienne rom expulsée au Kosovo. Son mari confirme : pas assez de place à la maison. Les habitants de Contrisson (Meuse) sont partagés.
Emina, la soeur aînée de Leonarda Dibrani, la collégienne rom expulsée au Kosovo, vit à Contrisson (Meuse) mais exclu jeudi 24 octobre 2013 toute possibilité d'y accueillir sa cadette faute de place :
"Je ne peux pas l'accueillir. Je la mettrais où? C'est juste une maison ici, il n'y pas dix maisons", Emina, soeur aînée de Leonarda
Agrandir le planEmina vit à Contrisson, à proximité de la limite sud-ouest entre Meuse et Marne, au sein d'une autre famille de réfugiés kosovars, les Azjavi.
Elle partage la vie d'un des fils, avec qui elle a eu un enfant. Son mari a par ailleurs estimé que Leonarda "ne (devait) pas revenir toute seule en France".
Il le confirme à notre équipe Jean Baudin et Jacques Garniche qui se sont rendus sur place :
"A 15 ans, ce n'est pas normal. C'est toute la famille ou rien. Mais je ne pense pas qu'elle va revenir en France, je pense qu'elle va rester au Kosovo." Le mari d'Emina interrogé par l'AFP.
Selon le maire de la commune, François Clause, le couple vit avec leur enfant et plusieurs autres immigrés kosovars dans une maison "destinée à accueillir une famille nombreuse", où se côtoient trois générations dont les plus jeunes enfants étaient scolarisés.
"Ce sont des gens connus dans le village qui ne posent pas de problèmes, à l'exception de voisins qui se sont plaints de tapage." François Clause, maire de Contrisson.
Samedi 19 octobre, le président François Hollande était monté en première ligne avec une allocution télévisée pour trancher le cas de cette collégienne rom expulsée avec sa famille vers le Kosovo le 9 octobre.
La demi-mesure proposée par le chef de l'Etat -autoriser la jeune fille et elle seule à rentrer en France pour y poursuivre ses études - n'a pas permis d'éteindre la polémique née de l'affaire.
Mardi 22 octobre, la jeune fille a dit "hésiter" à accepter cette solution, avant d'exclure fermement quelques heures plus tard de revenir seule en France.
L'affaire Leonarda est "définitivement derrière nous", a affirmé hier la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem.