La chambre commerciale du TGI de Mulhouse a donné jeudi son feu vert à la reprise de l'entreprise textile en liquidation "Virtuose", grâce au soutien des pouvoirs publics. Une bonne nouvelle annoncée par le repreneur, Pierre Schmitt.
Voici donc le résultat d'une "très longue bataille", d'après les mots même du repreneur de l'entreprise textile Virtuose, Pierre Schmitt.
Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg s'était d'ailleurs déplacé à Hirsingue pour apporter son soutien aux salariés, qui étaient parvenus début octobre à empêcher in extremis la vente des machines par le liquidateur judiciaire.
"On ne peut que se féliciter du consensus, tous bords confondus", apporté par les pouvoirs politiques, du gouvernement au conseil général du Haut-Rhin, en passant par le Conseil régional d'Alsace, deux assemblées dominées par l'UMP. "C'est un soulagement, mais c'est aussi le constat d'un énorme gâchis, qu'on aurait pu éviter si la justice n'avait pas mis en doute notre projet", quand elle avait prononcé la liquidation de l'entreprise, confirmée en appel en juin dernier, a ajouté le repreneur.
A l'issue de ce "parcours du combattant", Pierre Schmitt a réussi à mobiliser 1,5 millions d'euros, provenant largement des pouvoirs publics, mais "qui vont retourner à l'Etat", dont les services sont eux-mêmes des créanciers de l'entreprise liquidée.
D'abord 10, puis 20, puis 30 salariés
Au-delà du financement, "le projet économique reste le même" qu'au départ, a souligné le repreneur. Il s'agit, pour cette entreprise spécialisée dans les tissus et la teinture de fils, de reprendre la fabrication de chemises haut de gamme sous la marque Emanuel Lang. "On est conscients de nos responsabilités, conscients aussi du chemin qu'il reste à faire", a souligné de son côté Christian Didier, un ancien salarié de Virtuose, associé à l'investisseur Pierre Schmitt.
Les repreneurs entendent reprendre d'ici trois ans une trentaine de salariés sur les 58 que comptait Virtuose avant la liquidation. "33 emplois est toujours notre objectif, mais maintenant que le fonds de commerce a été vidé, on va redémarrer petit avec une dizaine de salariés, puis une vingtaine l'année prochaine", a expliqué Christian Didier.