Contrairement aux articles des 18 et 19 février 2014 parus dans la presse locale, André Rossinot n'envisage pas d'acheter certaines images de la vidéo "Nancy vu du ciel", réalisée sans autorisation par un lycéen. Le maire de la ville a bien reçu le jeune Nans mais ce sujet n'a pas été évoqué.
"Je suis extrêmement surpris des affirmations parues ce matin dans la presse." André Rossinot, dans un communiqué officiel en date du 19 février 2014 dément donc l'affirmation selon laquelle il envisage d'acheter certaines images de la vidéo "Nancy vu du ciel". Une vidéo qui fait le buzz sur internet depuis plusieurs jours, réalisée sans autorisation par un lycéen.
Nans Thomas, le jeune homme en question, fait d'ailleurs l'objet d'une procédure judiciaire pour "mise en danger de la vie d'autrui" et comparaîtra au mois de mai 2014 devant la justice. Ce qui fait d'ailleurs dire à André Rossinot que "le rachat des images par la Ville de Nancy, même si celles-ci sont exceptionnelles, n’a jamais été évoqué au cours de notre entretien. Pour des raisons évidentes, la question ne peut se poser aujourd’hui."
Ça tombe plutôt bien, car Nans Thomas, qui refuse de parler à certains journalistes, s'est exprimé sur son compte Twitter en précisant :
Je ne souhaite pas de récompense financière pour mon #travail. Je l'ai fait pour ma ville. #nancy #drone
— Nans Thomas (@ThomasNans) 19 Février 2014
Mais tout de même
André Rossinot reconnaît cependant avoir rencontré Nans Thomas -tout comme d'autres candidats, plus discrètement- pour dit-il "entendre ce garçon talentueux raconter son parcours, ses projets".Visiblement séduit, par la vidéo, par le buzz et par la publicité internationale que l'affaire offre à Nancy, le maire a proposé au jeune homme de collaborer au projet de "Ville numérique French Tech". Il s'agit d'un label pour lequel la Communauté Urbaine du Grand Nancy a fait acte de candidature.
Un peu plus tôt
Il est vrai qu'à la lecture des articles de la presse quotidienne régionale, repris largement sur les réseaux sociaux sur l'achat d'images par la mairie, certains esprits auraient pu croire à une "récupération politique" en période électorale. Un geste "vers la jeunesse qui entreprend" alors que la polémique fait toujours rage sur la "légalité" des images.Une récupération qu'a d'ailleurs écarté Mathieu Klein, tête de liste PS aux prochaines municipales.
@jcdrpro J'ai rencontré l'auteur et ne ferai aucun commentaire avant qu'une décision de justice ait été rendue
— Mathieu Klein (@mathieuklein) 19 Février 2014
André Rossinot se défend donc d'avoir fait une proposition de rachat, mais il n'en va pas de même pour le candidat à sa succession à la mairie de Nancy. Laurent Hénart, tête de liste UDI-UMP a confié à l'AFP : "Mon équipe de campagne réfléchit à l'opportunité de faire un geste en lui demandant
de pouvoir utiliser quelques visuels extraits de la vidéo, ce qui pourrait l'aider à payer une éventuelle peine d'amende". L'affaire prend donc bel et bien une tournure politique ...
Dans tous les cas, sur la toile, le débat est encore vif entre ceux qui soutiennent et félicitent le jeune vidéaste (une page facebook recueille plus de 12 mille signatures) et ceux professionnels du secteur ou citoyens lambda qui continuent de s'inquiéter tant pour leur sécurité que pour leur vie privée.
Quant au volet juridique du dossier : une exploitation commerciale de cette vidéo est-elle possible ?
Écoutez les explications de Maitre Hélène Strohmann, avocate à Nancy interrogée par Jean-François Didier et Olivier Bouillon le 19 février 2014 :