Les ex-salariés de la papeterie vosgienne de Docelles, qui souhaitent racheter leur usine au groupe UPM et qui avaient saisi la justice pour faire constater un prix de vente considéré comme surévalué, ont été déboutés mardi 30 septembre 2014 par le tribunal de commerce d'Epinal.
Les magistrats ne se sont pas prononcés sur le fond, mais se sont dessaisis de l'affaire, en faisant valoir que le litige était déjà en cours devant le conseil de prud'hommes. La demande "est connexe à celle introduite devant le conseil de prud'hommes d'Epinal", écrivent les juges dans leur décision, en relevant que l'identité des demandeurs, leur qualité, le litige, les faits exposés, les demandes et l'adversaire sont les mêmes.
Lors d'une audience début juillet, le représentant du parquet avait au contraire soutenu la recevabilité de la requête, en fustigeant la "mauvaise foi" du groupe finlandais UPM, qui réclame 10 à 12 millions d'euros pour céder la papeterie de Docelles, vieille de cinq siècles.
Nous sommes très déçus. Les machines sont à l'arrêt depuis le 24 janvier, sous gardiennage. Elles sont certes pour l'instant entretenues, mais on ne sait pas encore pour combien de temps", a déploré à l'AFP un ancien responsable de la recherche et du développement de la papeterie, Richard Jeanpierre.
Les ex-salariés souhaitaient obtenir une expertise de la valeur de l'entreprise, que ceux-ci veulent racheter pour relancer l'activité, via une société coopérative et participative (Scop). Ils soutenaient ainsi qu'ils agissaient devant le tribunal de commerce en tant que repreneurs potentiels de l'entreprise et non en qualité d'ex-salariés tel que c'est le cas devant la juridiction prud'homale, ce que les magistrats ont contesté dans leur décision de mardi.
L'avocat des anciens employés, Me Ralph Blindauer, a indiqué qu'il allait interjeter appel de la décision.