Charlie Hebdo : l'hommage des lorrains aux victimes

Drapeaux en berne, rassemblement à 18h Place d'Armes à Metz et Place Stanislas à Nancy, les lorrains rendent hommage aux victimes des trois terroristes qui ont attaqué Charlie Hebdo mercredi 7 janvier 2015. Parmi elles l'écrivain Bernard Maris, président de la Société des Amis du Mémorial de Verdun.

Toute la Lorraine a fait part de son émotion à l'annonce de la fusillade mortelle perpétrée par trois criminels terroristes au siège du journal satirique Charlie Hebdo mercredi 7 janvier 2015 et dont le bilan à 15h faisait état de 12 morts et de quatre blessés dans un état très grave.

Plusieurs rassemblements républicains et silencieux se tiennent en Lorraine, à Metz, Verdun et Nancy (aujourd'hui et demain) comme l'indiquent les tweets ci-dessus et ci-dessous, et à 17h30 à Saint-Dié-des-Vosges, face au musée Pierre Noël, place G. Trimouille (info magnum la radio).

Dès la mi-journée, les drapeaux ont été mis en berne au fronton de la mairie de Nancy et une minute de silence a été observée à l'occasion des voeux du maire UDI Laurent Hénart.

Décès du président de la Société des Amis du Mémorial de Verdun.

L'économiste et écrivain Bernard Maris, chroniqueur à France Inter, et président de l'Association "Je me souviens de Ceux de 14" et de la Société des Amis du Mémorial de Verdun fait partie des douze personnes tuées mercredi 7 janvier 2015 à la mi-journée au siège du journal Charlie Hebdo.

Bernard Maris était le gendre de Maurice Genevoix et l’auteur de L’homme dans la guerre : Maurice Genevoix face à Ernst Jünger (Grasset, 9 octobre 2013). 
L'écrivain était l'un des fondateurs et l'une des plumes du journal satirique sous le pseudonyme d'Oncle Bernard et en avait été le directeur adjoint de la rédaction jusqu'en 2008 (voir photo ci-desous).

 

Les douze morts dans l'attaque de Charlie Hebdo (AFP)
Douze personnes ont été tuées mercredi dans l'attaque contre Charlie Hebdo: huit collaborateurs de l'hebdomadaire satirique, dont cinq dessinateurs, un invité du journal, un agent d'entretien et deux policiers.

Jean Cabut, dit "Cabu", 76 ans
Pourfendeur inlassable de la bêtise et des religions, créateur du "beauf", caricature de Français raciste et râleur, porteur de tous les travers qu'il voulait dénoncer. Cabu avait signé plusieurs des caricatures de Mahomet qui en 2006 avaient valu à l'équipe de Charlie des menaces de mort.
Anar rêveur derrière ses lunettes cerclées, écologiste convaincu et grand amateur de jazz, Cabu, à l'éternelle coupe au bol, avait gardé la hargne de ses débuts et n'avouait qu'un regret, celui de n'avoir pas toujours été assez féroce. Cabu était le père du chanteur Mano Solo, disparu en 2010.

Stéphane Charbonnier, dit "Charb", 47 ans
Dessinateur corrosif et militant qui disait ne craindre personne, engagé dès son plus jeune âge, Charb dirigeait Charlie Hebdo depuis 2009. Il figurait en 2013 sur une liste de cibles publiée par Al-Qaïda.
Avec son trait épais et ses trognes allumées, Charb ne reculait devant aucune plaisanterie, même du plus mauvais goût.
Les guerres, la politique et les politiciens, la télé-réalité, la maladie ou les religions, aucun sujet n'était à l'abri de son crayon.

Philippe Honoré, dit "Honoré", 73 ans
Autodidacte, Honoré publie son premier dessin de presse à 16 ans, dans le journal Sud-Ouest, selon le Magazine Littéraire, l'un des nombreux médias où l'on pouvait croiser ses dessins en noir et blanc au style suranné (Le Monde, Libération, les Inrockuptibles)
Il collaborait avec Charlie Hebdo depuis sa reparution en 1992, selon le site des éditions Larousse, pour qui il avait notamment illustré l'édition anniversaire 2010 du Petit Larousse.

Bernard Verlhac, dit "Tignous", 57 ans
Caricaturiste et auteur de BD caustique et engagé, Tignous dessinait pour la presse depuis 1980, traquant la folie du monde avec un humour percutant et un brin désespéré.
Il publiait régulièrement dans Charlie Hebdo et Marianne. Il collaborait également à des émissions télévisées avec Laurent Ruquier, Marc-Olivier Fogiel ou Bruno Masure, dans lesquelles ses dessins accompagnaient les débats.
Après avoir taclé le capitalisme, les actionnaires et les inégalités sociales, retracé le procès Colonna dans un album, il avait sorti en 2010 sa BD "Pandas dans la brume", où il donnait la parole à ces charmantes bêtes pacifistes et menacées d'extinction.

Georges Wolinski, dit "Wolinski", 80 ans
Irrévérencieux et grivois, Wolinski, était un dessinateur de presse mythique pour toute une génération, père du célèbre "Roi des cons", pilier de la bande de Hara-Kiri dans les années 60, puis de Charlie Hebdo.
C'est en Tunisie, où il était né d'un père d'origine polonaise et d'une mère italienne, que le petit Georgie, comme l'appelait sa grand-mère, découvrit les "comics" grâce aux Américains débarqués en Afrique du nord.
Dans Charlie, chaque semaine, Wolinski mettait en scène deux personnages, un maigre timide et un gros, dominateur et péremptoire, qui enchaînait les propos de comptoir. Le dessinateur laisse quelque 80 albums.

Bernard Maris, "Oncle Bernard", 68 ans
Economiste iconoclaste de gauche, Bernard Maris était reconnu pour la qualité de sa pensée et son art de la vulgarisation.
Ce chercheur reconnu intervenait régulièrement à la radio, à la télévision et dans la presse. Il rédigeait dans l'hebdomadaire satirique chaque semaine une chronique réputée qu'il signait "Oncle Bernard".
Originaire du Sud-Ouest dont il avait gardé l'accent, l'économiste défendit longtemps les thèses de la décroissance, fustigeant les ravages de la société de consommation. Ses "Anti-manuels d'économie" sortis au début des années 2000 ont connu un grand succès.

Elsa Cayat, 54 ans, psychiatre et psychanalyste, passait au crible des faits de société dans sa rubrique Charlie Divan.

Mustapha Ourrad, correcteur de Charlie Hebdo.

Michel Renaud, fondateur du festival Rendez-vous du carnet de Voyage, à Clermont-Ferrand.
Il était invité du journal et participait à la conférence de rédaction.

Frédéric Boisseau, 42 ans, agent de maintenance de la société Sodexo. Ce père de deux enfants se trouvait dans le hall d'entrée du journal pour effectuer des travaux de maintenance du bâtiment quand il a été tué par les assaillants.

Franck Brinsolaro, 49 ans. Ce brigadier, marié et père de deux enfants, était chargé de la protection de Charb.

Ahmed Merabet, 42 ans, policier du commissariat du XIe arrondissement de Paris. Il a été tué par l'un des auteurs de l'attaque, durant leur fuite.














AFP  le 08/01/2015 10:56:56
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