Précieux réservoir de biodiversité, 4.100 hectares du lit du Rhin situés entre Marckolsheim et Lauterbourg viennent d'être classés Réserve nationale de chasse et de faune sauvage. Un territoire qu'il s'agit de préserver en le protégeant.
Repère ancestral des oiseaux migrateurs, une bonne partie du Rhin et de ses milieux naturels vient d'être classée Réserve nationale de chasse et de faune sauvage. Un territoire peuplé d'espèces protégées qu'il faut préserver c'est pour cela que la chasse y est interdite et que les agriculteurs doivent y respecter plusieurs règles. L'Office français de la biodiversité y veille, ses inspecteurs nous ont emmené en balade.
"Il n’y a que 11 réserves de ce type en France dont 2 en Alsace : celle où nous sommes et une à La Petite Pierre. Ce classement s’explique de part l’immensité des lieux qui fait plus de 4 100 ha et de part son importance écologique. Le Rhin est un vrai couloir migratoire pour une multitude d’oiseaux"explique Dominique Beinsteiner, inspecteur de l'environnement qui comme sa quinzaine de collègues bas-rhinois est là pour surveiller ce territoire et veiller à la bonne pratique des utilisateurs des différents sites.
Des pratiques encadrées
Dans les prairies alentours, les agriculteurs ont signé une convention (avec EDF, propriétaire des terrains) leur interdisant l'utilisation de produits chimiques. Des champs qu'il faut faucher à des moments bien précis pour laisser le temps aux plantes protégées de s'y développer et de contribuer à la richesse de cet écosystème.
Erwan Hornier, conservateur du site explique aussi que les six barrages qui jalonnent cette nouvelle réserve nationale sont, paradoxalement, très intéressants pour les oiseaux d'eau. "La construction de ces barrages a favorisé l'arrivée des canards, par exemple. Les eaux stagnantes autour de ces édifices comptent beaucoup de mollusques offrant une réserve alimentaire".
Et pour sensibiliser les habitants à l’importance de cet écosystème, l’OFB a monté des partenariats avec des associations locales afin d’impliquer les citoyens dans l’entretien de ces milieux. Car, on s'investit plus quand on se sent concerné et utile. A Erstein , par exemple, l'office travaille avec les membres de Nature Ried Erstein qui entretiennent plusieurs lieux de la forêt rhénane et qui ont créé, avec les élèves du lycée agricole de la commune, un "arboretum" où sont plantés divers arbres.
"La réserve est très importante. Elle est l’exemple de ce que la nature doit être et de ce qu’elle était il y a des années. Des lieux comme celui-ci sont devenus assez rares, malheureusement" déplore Léon Andrès, membre de Nature Ried Erstein qui a grandi le long du Rhin. Pour tous, le but est de nous faire comprendre les enjeux. Comprendre que flore et faune participent à un équilibre fragile que nous devons tous protéger.