Le bureau d'enquête sur les accidents de transport terrestre a publié hier son rapport final sur la catastrophe ferroviaire du 14 novembre 2015, qui avait mené à la mort de 11 personnes. Ce rapport, indépendant de l'enquête judiciaire, pointe des erreurs d'appréciation en cabine.
Il aura fallu 18 mois d’investigation au Bureau d’enquête sur les accidents de transport terrestre pour établir les causes de l’accident de la rame TGV d’essai sur la ligne Est. Le 14 novembre 2015, un train déraille au niveau d’Eckwersheim. Le bilan est très lourd, 11 morts et 42 blessés.
Après analyse des preuves sur le terrain et des données enregistrées à bord, le bureau a établi dans son nouveau rapport que des faiblesses et des erreurs d’appréciation avaient conduit à l’accident.
La vitesse excessive de la rame, 265 km/h au lieu de 176 km/h avait déjà été mise en avant. Cette survitesse, due à un freinage 12 secondes trop tard, aurait été causée par une succession d’erreurs d’appréciation en cabine.
Le rapport pointe trois éléments essentiels :
- une stratégie inadaptée
- une incompréhension au sein de l’équipe
- un appel interphonique qui a pu perturber la prise de décision
Selon l’avocat des parties civiles, Me Gérard Chemla, "des erreurs d’organisation des essais ont été commises". L’avocat pointe "une faute des conducteurs" et la "désorganisation globale du fonctionnement des sociétés qui ont organisé ces essais".
Si le bureau d’enquête se limite à expliquer les causes de l’accident et ne cherche pas à pointer les responsabilités, il sous-entend en tout cas que l’organisation de cet essai a manqué de rigueur, que le personnel à bord n’était pas assez formé et que les vitesses prévues pour ces tests sont trop élevées.
Indépendamment de ce rapport, la procédure judiciaire se poursuit. Elle devra établir si la SNCF et Systra sont responsables de cet accident.