L'information a été confirmée, mardi 15 juin, par le procureur de la République de Nancy. Expulsé de Malaisie et resté en transit à Singapour suite à l'hospitalisation de sa compagne enceinte, il est en vol pour Paris avec sa famille. Et sera la 11e personne mise en examen dans ce dossier.
Le Français Rémy Daillet et sa famille ont quitté Singapour où ils étaient en transit depuis la Malaisie. Ce mardi 15 juin 2021, ils se trouvent à bord d'un vol pour Paris, où ils doivent atterrir mercredi matin. L'information a été confirmée par François Pérain, le procureur de la République de Nancy.
Dès sa descente d'avion, le mandat d'arrêt délivré à son encontre par le juge d'instruction de la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Nancy lui sera notifié.
Le juge aura alors deux possibilités :
- Soit le faire présenter immédiatement à Nancy en vue de sa mise en examen. Il sera alors la onzième personne mise en examen dans l'affaire Mia.
- Soit le faire présenter devant le juge des libertés et de la détention de Bobigny, pour une incarcération provisoire. Il devra alors être transféré jusqu’à Nancy pour être interrogé par les juges d’instruction de la Jirs dans un délai de 4 jours. Et mis en examen.
"Un rôle dans l'organisation de l'enlèvement de Mia"
Rémy Daillet-Wiedemann vivait ces derniers mois dans l'île touristique malaisienne de Langkawi, avec sa compagne et ses enfants.
Dans le dossier de l'affaire Mia, en cours d'instruction, il est suspecté d'avoir contribué à l'organisation de l'enlèvement de la fillette. Il faisait depuis, l'objet d'un mandat d'arrêt international, émis par le juge d'instruction de la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Nancy. Selon la Justice, qui le définit comme une figure du mouvement complotiste, il aurait "joué un rôle dans l'organisation de l'enlèvement et aurait ainsi fourni les coordonnées de l'accueillante de la mère et de l'enfant à Neuchâtel (Suisse)", en Suisse. S'appuyant en cela sur des témoignages de plusieurs des personnes mises en examen qui auraient indiqué que Rémy Daillet aurait eu un contact direct avec Lola Montemaggi, la mère de Mia et qu'il aurait alloué 3.000 euros pour financer l’opération.
Dans une vidéo mise en ligne après l'enlèvement de Mia, Rémy Daillet avait tenté de se justifier. Sans évoquer nommément la fillette, il réfutait le terme d'enlèvement.
Rémy Daillet a été arrêté samedi 29 mai en raison de sa situation irrégulière en Malaisie où il séjournait avec un visa touristique venu à expiration. Son expulsion administrative a été initiée par les autorités locales qui l'ont expulsé vers la France avec sa famille. Mais à l'issue de leur escale à Singapour, Rémy Daillet et sa famille n'ont pas pris le vol Air France AF257 qui devait les ramener à Paris. Léonie Bardet, sa compagne, a été hospitalisée en raison d'une grossesse à risques. Rémy Daillet et ses trois enfants âgés de 17, 9 et 2 ans "sont sous la responsabilité des services de police de Singapour", avait alors précisé à l'AFP, Me Jean-Cristophe Basson-Larbi, l'avocat de M. Daillet.
"opération Lima"
Dix personnes ont déjà mises en examen dans l'enlèvement de Mia dans les Vosges, conçu "comme une opération militaire", selon les mots du procureur de la République de Nancy. Sept d'entre-elles ont été placées en détention.
- Sylvain P. dit Pitchoun, 58 ans, interpellé dans le 19e arrondissement de Paris, boulevard Jean-Jaurès. Il est intermittent du spectacle.
- Clément R., Le corbeau, 23 ans, interpellé à Varennes (Seine-et-Marne)
- Jean-Luc W., Jeannot, 60 ans, interpellé aux Lilas (Seine-Saint-Denis)
- Bruno, 60 ans, domicilié à Cons-la-Grandville (Meurthe-et-Moselle), directeur technique dans une entreprise luxembourgeoise
- Adrien B., Bouga, 42 ans, demeurant à Amancey dans le Doubs, interpellé en Meurthe-et-Moselle
Ces six hommes, sans antécédents judiciaires, ont été mis en examen pour "enlèvement en bande organisée d'une mineure de 15 ans" et "association de malfaiteurs". A l'exception de Jeannot, ils ont été placés en détention provisoire. - Lola Montemaggi. La mère de Mia, âgée de 28 ans, est mise en examen pour "enlèvement de mineure de 15 ans commis en bande organisée" et "soustraction d'enfant hors de France". Elle a été placée en détention provisoire.
- Fabrice S, 41 ans, Romeo, est mis en examen pour "enlèvement de mineure de 15 ans commis en bande organisée" et "association de malfaiteurs en lien avec un crime (enlèvement aggravé)". Il a été placé en détention provisoire.
- Ginette, Harmonie, une retraitée d'une soixantaine d'années, originaire de l'Aude. Elle est mise en examen pour "association de malfaiteurs en lien avec un crime (enlèvement aggravé)" pour ses liens supposés avec le complotiste Rémy Daillet. Elle a été placée sous contrôle judiciaire.
- Jérome S. Basile, 44 ans, interpellé à son domicile à Dieulouard (Meurthe-et-Moselle). Le juge d’instruction de la Jirs de Nancy l’a mis en examen pour "enlèvement de mineure de 15 ans en bande organisée" et "association de malfaiteurs en lien avec un enlèvement aggravé." Il a été placé en détention provisoire.
- Christophe M., lieutenant-colonel de l'armée de terre à la retraite, vit dans les Hautes-Pyrénées. Il a été mis en examen pour "association de malfaiteurs en vue de préparer des enlèvements d'enfant" et pour "non dénonciation de crime". Il a été placé sous contrôle judiciaire.