La troisième édition du Tour BPCO a été lancée ce jeudi 9 septembre en Alsace. Une vingtaine de cyclistes, dont trois atteints de broncho-pneumopathie chronique obstructive, ont participé à la première étape de cette course. Objectifs : sensibiliser le grand public et les autorités sanitaires.
La broncho-pneumopathie chronique obstructive est une maladie respiratoire qui touche entre 4 et 5 millions de Français. Elle pourrait devenir la troisième cause de mortalité en France d'ici 2030. Pour faire connaître cette maladie méconnue au plus grand nombre, l'association o2&cie Urgence BPCO organise du 9 au 23 septembre la 3e édition du Tour BPCO, en partenariat avec la Fédération française de cyclisme.
Le défi : "faire rouler sur les routes de France des BPCO, sous assistance respiratoire ou non, et permettre au grand public de comprendre que la BPCO est une maladie pulmonaire grave et dévastatrice".
Ce jeudi 9 septembre, ils étaient une vingtaine, dont trois malades, à participer à l'étape alsacienne. Au programme, une soixantaine de kilomètres entre Riquewhir et Obernai, en passant par le Haut-Koenigsbourg. Parmi eux, Philippe Poncet, atteint de la BPCO au stade 4, avec seulement 20% de capacité respiratoire. Président de l'association o2&cie Urgence BPCO, il nous détaille les objectifs de cette initiative.
Quel est l’objectif de cette édition ?
La 3e édition, c’est la suite de ce que l’on fait depuis des années. Nous essayons d’alerter le grand public, les institutions, les politiques, parce qu'on a du mal à accepter qu’une pathologie identifiée depuis plus de quarante ans est toujours inconnue en France, surtout quand elle agresse durement, gravement, près de quatre millions de Français.
On dit souvent que c’est la « bronchite du fumeur » ?
C’est un usage de langage un peu détourné, ça a d’ailleurs permis de cacher la BPCO sous un tapis de la République, tout au moins dans l’espace sanitaire. Maintenant on le sait, à la base ce sont des prédispositions. Les deux tiers des BPCO sont des défaillants respiratoires dans la petite enfance pour des raisons génétiques, des défaillances techniques de constitution aussi. A cela s’ajoutent des faits de société comme la sédentarité, la pollution. Tout ça va aller aggraver une base initiale pulmonaire, la bloquer. Comme cette maladie n’est pas identifiée, il n’y a pas de prévention.
Comment peut-on la diagnostiquer ?
Avec une spirométrie. C’est-à-dire qu’on va mesurer le souffle. On peut le faire dès que les jeunes pratiquent du sport. On sait qu’à 6 ou 7 ans, un gosse qui est sédentaire, et en surpoids, il va falloir le mettre au sport. Un gamin qui a un problème de souffle, on va le diriger vers un pneumologue et ensuite tout un système va se mettre en place. Mais le système aujourd’hui est tellement pléthorique. Ce n’est pas une volonté des parties prenantes.
Tout le monde a essayé de faire quelque chose dans son coin, et le résultat, 40 ans après, c’est que personne ne connaît cette pathologie. Aujourd'hui, seul 1 million de personnes est diagnostiqué, parce que le diagnostic ne se fait pas en prévention mais aux urgences hospitalière.
Que demandez-vous ?
"Tout un plan stratégique. Je suis allé interpeller le président de la République l’année dernière en juin, puis ai rencontré sa conseillère santé en septembre. Le 13 juillet, il a apporté sa caution, sous son haut patronage, aux premiers états généraux de la santé respiratoire. Ils se dérouleront à Paris en décembre avec une quinzaine d'associations."