Alsace : avec la cueillette de champignons, les cas d'intoxication augmentent

Alors que la période de cueillette de champignons bat son plein, les centres antipoison d'Alsace alertent les ramasseurs sur la hausse des intoxications. Avec quelque 6.000 espèces, il n'est pas toujours facile de faire la différence entre un champignon comestible et toxique. 

Depuis le début du mois d'octobre, les cueilleurs de champignons sont nombreux à s'aventurer en forêt pour dénicher les plus belles espèces. Mais depuis deux semaines, les cas d'intoxication liés à la consommation de champignons toxiques, mal cuits ou abîmés sont en hausse. L'agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) appelle à la vigilance et au respect des bonnes pratiques pour consommer les meilleurs champignons.

Girolle, trompette-de-la-mort, morille... l'Alsace compte près de 6.000 espèces de champignons, mais selon l'Anses, le plus simple serait de rester sur des espèces connues. Facile à dire mais dur à faire pour les plus aventureux. Il est donc recommandé de faire contrôler sa cueillette par un professionnel.

Vérifier sa cueillette

Avec les champignons, même les plus aguerris peuvent se tromper. La couleur et l'apparence de certains mènent rapidement à la confusion. "Il y a un champignon de souche, la pholiote changeante, qui a un sosie, la galère marginée. La pholiote changeante est en touffe sur souche par contre l’autre est mortel", nuance Bernard Diss de la Société mycologique du Haut-Rhin. Alors avant de les cuisiner, un petit détour par la pharmacie est primordial.
"Ce n'est pas évident de distinguer un bon d’un mauvais. Ça peut avoir des conséquences dramatiques et il y a un engagement et une responsabilité très forts de la part du pharmacien. Ce n'est pas un exercice facile", explique Christian Barth, vice-président au conseil régional de l'Ordre des pharmaciens du Grand Est.
  Cependant, les personnes qui savent identifier les champignons sont de moins en moins nombreuses et d'autres "ne veulent pas se risquer. La mycologie fait partie de la formation des pharmaciens, c'est enseigné dans la filière officine, mais ça reste un sujet délicat." poursuit Christian Barth. Outre la difficulté de trouver un professionnel, les applications de reconnaissance de champignons sont vivement déconseillées car pas assez précises.

Bien choisir ses champignons

"C’est mieux d’être conseillé, de lire des livres aussi. Je ne connais que quelques catégories de champignons et je fais attention de ne cueillir que ceux-là, donc normalement ce n’est pas dangereux", explique Christian Chatelet, ramasseur de champignons. Pour ne pas avoir de mauvaise surprise, l'Anses recommande de suivre ces quelques précautions avant de partir en cueillette : 
  • Ramasser uniquement les champignons que vous connaissez parfaitement
  • Au moindre doute sur l’état ou l’identification d’un des champignons récoltés, ne pas consommer la récolte avant de l’avoir faite contrôler par un spécialiste en la matière. Les pharmaciens ou les associations et sociétés de mycologie de votre région peuvent être consultés. 
  • Cueillir uniquement les spécimens en bon état et prélever la totalité du champignon : pied et chapeau, afin d’en permettre l’identification. 
  • Ne pas cueillir les champignons près de sites potentiellement pollués : bords de routes, aires industrielles, décharges.
  • Déposer les champignons en séparant les espèces, dans une caisse, un carton ou un panier, mais jamais dans un sac plastique qui accélère le pourrissement. 
  • Conserver les champignons en évitant tout contact avec d’autres aliments au réfrigérateur (maxi 4°C) et les consommer dans les deux jours après la cueillette. 
  • Consommer les champignons en quantité raisonnable après une cuisson suffisante et ne jamais consommer des champignons sauvages crus. 
  • Ne jamais donner à manger les champignons que vous avez cueillis à de jeunes enfants.
  • Ne pas consommer de champignon identifié au moyen d’une application de reconnaissance de champignons sur smartphone, en raison du risque élevé d’erreur.
  • Ne pas consommer de champignons commercialisés par des non professionnels

"La saison des champignons n'est pas très bonne", constate Christian Barth. Avec le manque d'humidité, elle ne devrait d'ailleurs plus durer très longtemps. Alors, à vos paniers.

 
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