Le séchoir à tabac de Lipsheim actuellement entreposé à l'Ecomusée d'Ungersheim va bénéficier des fonds récoltés lors du Loto du patrimoine. Comme 17 autres sites en péril français, il figurera sur les tickets à gratter le 31 août prochain.
La troisième saison du Loto du Patrimoine est lancée. Dans la listes des sites prioritaires présentée ce mardi 30 juin, par le ministre de la Culture Franck Riester, en présence de Stéphane Bern, à la tête de la mission du Patrimoine en péril, figure le séchoir à tabac de Lipsheim (Bas-Rhin).
Il s'agit d'un patrimoine typique alsacien remontant au 18e siècle. Un séchoir à tabac qui a traversé les siècles à Lipsheim. Mais un patrimoine qui a aussi subi le temps. Et qui a bien failli disparaître. En 2018, les propriétaires privés de cette bâtisse, vestige de la culture du tabac en Alsace, décident d'en faire don à l'Ecomusée d'Alsace. Mais l'ancien bâtiment est dans un état critique et nécessite d'importants travaux de rénovation. 320.000 euros au moins.
Une surprise pour l'Ecomusée, bienvenue !
Jusqu'à maintenant entreposé dans un hangar de l'Ecomusée d'Alsace à Ungersheim (Haut-Rhin), il pourrait bien reprendre quelques couleurs et retrouver une seconde vie grâce au Loto du patrimoine. Il a été, en effet, sélectionné en tant que site emblématique pour l'édition 2020. Il figurera sur les tickets à gratter dès le 31 août prochain. "C'est une réelle surprise pour nous. Nous avions monté le dossier il y a quelques mois, et avec le confinement, nous l'avions quelque peu oublié", reconnaît Marie-Blandine Ernst, responsable scientifique des collections à l'Ecomusée. Le musée à ciel ouvert (comme vous pouvez le voir ci-dessous) qui rouvrira le 1er juillet et pour qui cette exposition médiatique est la bienvenue "c'est une nouvelle providentielle. On espère que notre sélection permettra de faire venir davantage de visiteurs".C'est la première fois en trois ans pour un monument alsacien. "Nous sommes très heureux que la mission Stéphane Bern ait choisi notre projet alsacien. Etre site prioritaire signifie que le financement des travaux de remontage et de mis en état du séchoir est ainsi assuré", explique Pierre Goetz, délégué régional pour l'Alsace à la Fondation du Patrimoine qui a porté et soutenu le dossier.
En état de péril
Le séchoir de Lipsheim attend donc, depuis l’été 2018, d'être remonté. L’état de l’édifice semble plus problématique qu’il n’y paraissait au départ. "Soyons honnêtes, en l'état actuel des choses, avec la période que nous venons de traverser, nous n'aurions pas pu envisager le remontage et la rénovation du séchoir, le budget ne nous le permet pas", explique Marie-Blandine Ernst. Car un pourcentage très important des bois est à changer et des lacunes structurelles doivent être compensées. Les conditions de conservation actuelles ne sont pas optimales et risquent de favoriser une accélération du processus de pourrissement des bois si rien n’est entrepris.
"Nous recevons chaque année des dizaines de dossiers de candidature, une centaine rien que pour l'Alsace. Notre choix s'est porté sur le séchoir de Lipsheim pour son intérêt patrimonial, mais aussi pour son intérêt social, c'est une entreprise d'insertion qui a réalisé les travaux de démontage et qui va poursuivre la rénovation et le remontage à l'Ecomusée", détaille Pierre Goetz.