23 pots de fleurs de 600 kilos renversés dans une commune : "ça ne peut pas être un accident", déplore la maire

Le week-end promettait d'être festif dans la commune de Barr, 7000 habitants au pied des Vosges, au cœur du vignoble alsacien. Mais durant la nuit de samedi à dimanche, juste avant le lancement d'une animation programmée de longue date, 23 énormes pots à fleurs, de 600 kilos chacun ont été retrouvés renversés, rendant l'espace inutilisable.

Des plantes arrachées, des arbres détruits, de la terre partout sur la chaussée. Triste spectacle, dimanche matin à Barr, alors que la commune s'apprêtait à accueillir un événement festif et culturel préparé depuis longtemps : la Rue des Arts. Hélas, au petit matin, à quelques heures du coup d'envoi des animations, les agents municipaux ont découvert que le site avait été vandalisé. Il a fallu intervenir en urgence pour permettre le maintien des animations. 

Le long de la Grand'Rue, 23 énormes pots ont été systématiquement renversés. "Je ne crois pas que ça soit juste une mauvaise plaisanterie indique la maire, Nathalie Kaltenbach. Si cela avait été un ou deux pots, effectivement, on aurait pu se dire que c'est l'œuvre de quelques personnes éméchées. Mais 23 pots, qui pèsent 600 kilos ! Ça ne peut pas être un accident."

Des pots tellement lourds qu'il fut impossible de les relever manuellement, même à plusieurs. Il a fallu des sangles et des véhicules pour les redresser. L'opération a quand même nécessité le rappel de trois agents municipaux qui étaient en repos, ainsi que l'aide de trois élus. Et Nathalie Kaltenbach ne décolère pas. "Alors que de nombreux maires démissionnent, ou ne veulent plus se représenter, ce genre de comportement ne va rien arranger", s'exclame-t-elle. D'ailleurs, elle va porter plainte auprès de la gendarmerie

Un acte délibéré ?

La maire de Barr est convaincue que la ou les personnes qui se sont livrées à ces actes de vandalisme voulaient protester contre la municipalité. Sinon, pourquoi s'en prendre à l'un de ses projets phares, celui de rendre la Grand'Rue aux piétons :  "C'est une expérimentation, et uniquement les samedis" explique-t-elle. Le projet s'appelle "La Grand'Rue respire". Chaque samedi, cette artère très passante, car beaucoup l'empruntent pour traverser la ville, devient donc entièrement piétonne." En revanche, en semaine, les voitures peuvent circuler mais à vitesse réduite. C'est pour cela que les pots de fleurs ont été disposés tout au long, en quinconce. Cette disposition oblige les automobilistes à ralentir.

"L'expérimentation a démarré le 29 juin, et elle a été précédée d'une large concertation", précise Natahalie Kaltenbach. Nous ferons un bilan en octobre, avec un questionnaire adressé aux riverains, aux commerçants, à tous les habitants, pour savoir s'ils ont subi des nuisances, s'ils ont perdu ou gagné en chiffre d'affaires. Nous voulons des éléments précis, et pas du ressenti. C'est à l'issue de cela que nous déciderons de la poursuite du projet." Pour elle, les impressions et les premières réactions qui se dégagent sont d'ailleurs plutôt positives, et impossible d'admettre que sous prétexte de protester, on puisse s'en prendre au bien public.

Manque de respect, comportement injustifiable. La maire ne trouve pas de mots assez forts pour dire son exaspération. D'autant qu'elle observe que tout autour de Barr, on dénombre pas moins de mille places de stationnement gratuites. "Alors pourquoi ce déchaînement ? s'interroge-t-elle. Barr est une ville tranquille, on n'a pas l'habitude de ce genre de chose. On aime ou on n'aime pas ce projet, on aime ou pas la couleur de ces pots (ils sont orange vif)  mais cela ne doit pas entraîner ce genre de dérive."

D'ailleurs, la leçon à tirer de cet épisode, c'est qu'il faudra accélérer et peut-être modifier le calendrier de déploiement des caméras de surveillance. La Grand'Rue n'était pas prioritaire, elle le devient à présent.

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