Agriculture : au coeur de la récolte du tabac blond d'Alsace

Rund um. Après quelques années compliquées, la récolte du tabac s’annonce plutôt prometteuse en Alsace. La demande augmente et la météo de cette année a favorisé les plants. Les feuilles, une fois séchées, partiront vers l’Europe de l'Est, puis vers le Moyen-Orient ou le Maghreb.

Après quelques années compliquées, la récolte du tabac s’annonce plutôt bonne pour 2022. La demande augmente ce qui tombe bien car la météo a favorisé les plants.

Des champs d’Alsace aux chichas du Moyen Orient ou du Maghreb. Le tabac blond, type « Virginie », cultivé dans le Bas-Rhin, est très apprécié pour sa finesse et ses qualités aromatiques par les fumeurs de pipe à eau. Il est ainsi devenu l’unique variété produite dans la région, au détriment du tabac brun, utilisé dans la fabrication des cigarettes.

« C’était plus de travail », se souvient Liliane Schaeffer, mère de Marc et Eric, gérants du GAEC du Ried, à Hilsenheim. « Après la récolte, il fallait enfiler et suspendre les feuilles pour le séchage ». En revanche, les feuilles de tabac blond passent au séchoir, à 70 degrés, durant une semaine, avant d’être triées, puis vendues.

Récolte manuelle ou mécanique

La récolte, elle, n’a pas beaucoup changé chez les Schaeffer. De juillet à septembre, ici le tabac est toujours cueilli à la main, par cinq saisonniers. Plant après plant, ils déposent les feuilles sur les paniers d’une machine, qui les remonte sur une plateforme au-dessus de leurs têtes. Là, le tabac est accroché sur de grands peignes, pour aller ensuite au séchoir. Une méthode qu’a voulu conserver Marc Schaeffer lors de son installation dans la ferme familiale, il y a trente ans. « Pour moi, il était plus rentable de continuer la cueillette manuelle, que d’investir dans de grands machines à récolter, comme les collègues ».

Autre discours, à quelques kilomètres de là. A Ebersheim, le producteur Benoît Heinrich ne jure que par sa récolteuse. « Nous avons choisi de mécaniser en 2010, alors que nous faisions face à de grosses diminutions du prix du tabac, et que mon fils voulait s’installer. Il fallait produire plus pour s’en sortir, et la mécanisation nous a permis de passer de 6 hectares à 22 hectares de tabac ». A l’époque, l’Europe avait supprimé ses subventions aux tabaculteurs, qui se sont progressivement désintéressés de cette culture.

La Coopérative Tabac Feuilles de France

Aujourd’hui, on dénombre 24 producteurs, uniquement dans le Bas-Rhin, contre plus de 200 en Alsace dans les années 1960. Tous font partie de la Coopérative Tabac Feuilles de France, dont le siège se trouve à Schiltigheim. L’organisme détermine le prix de vente du tabac, avec les acheteurs, souvent belges, allemands ou italiens. Ceux-là envoient ensuite les cartons de feuilles pour transformation dans des usines d’Europe de l’Est. Et cette année, d’après Julien Paulus, président de la coopérative, la récolte s’annonce prometteuse… Grâce à une météo plutôt favorable au tabac, une plante qui déteste « avoir les pieds dans l’eau ».

 

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