L'Alsace s'est une fois de plus distinguée par une moisson de médailles d'or au Concours général agricole organisé dans le cadre du Salon de l'agriculture. Jus de pommes, whisky et même vaches et chevaux ont décroché des médailles qui serviront d'argument de vente mais permettront aussi de mettre en lumière des entreprises locales.
Iris a trois ans. Cette jument ardennaise, placide, a décroché une médaille d'or au Concours général. Confrontée à une dizaine d'autres congénères venues de toutes les régions de France, elle fait la fierté de son propriétaire Franck Lehmann. "Aller au Salon de l'agriculture demande beaucoup de travail et d'investissements financiers. Ce n'est pas n'importe qui qui y va. Nos bêtes sont sélectionnées en amont. C'est donc les meilleures qui défilent à Paris".
Pas peu fier, le propriétaire d'Iris a déjà fixé le prix sur la porte de sa grange à Mothern. Il rejoint des dizaines de plaques issues de différents concours nationaux. Mais le Concours général agricole est un des plus prestigieux. "Ce prix est aussi une reconnaissance du travail de l'éleveur. Il permettra de mieux me faire connaître", précise Franck Lehmann. Et aussi de vendre ses bêtes à un meilleur prix. Car, les concours de beauté sont aussi le gage d'une bonne génétique.
Le prix du Concours général permettra de valoriser les petits qu'Iris mettra au monde. "Vous savez, l'Ardennais était voué à la disparation. Des éleveurs se sont résolus dans le passé, à vendre ces bêtes pour la boucherie. S'ils n'avaient pas fait ça, la race aurait disparu! Moi j'ai de la chance, j'ai des bêtes à concours. Les autres sont dressées pour l'attelage ou le labour dans les vignes, le débardage en forêt, poursuit cet éleveur passionné. L'Ardennais revient à la mode, mais tout doucement. On se rend compte qu'il abîme moins les chemins et les champs que les tracteurs".
Cette année, des vaches Prim'Holstein issues de l'élevage Wilt de Dachstein ont également raflé 5 médailles d'or. "Une de nos vaches n'a même pas refait le chemin de retour. Elle est partie directement en Ecosse", raconte son propriétaire.
Le Concours général permet donc de faire connaître l'élevage mais sert aussi de plaque tournante pour l'achat et la revente de bêtes performantes.
Il en va de la même manière pour les produits alimentaires. Avec ses vins, ses fromages, jus de pommes, alcools... l'Alsace a raflé 59 médailles. Le record de France est détenu par Yannick Hepp, distillateur à Uberach. Ce dernier a décroché la bagatelle de 17 médailles dont 7 en or pour son whisky.
"Franchement, c'est bien les médailles, mais je ne vais pas mettre le sigille sur mes bouteilles", explique Franck Hepp. "Moi, ma vraie récompense, c'est quand un client m'achète une bouteille de whisky et revient quelques semaines plus tard pour en racheter une autre parce que le produit lui plait". Il n'empêche que, dans la salle dédiée à la vente, les diplômes décrochés par la maison Hepp sont accrochés fièrement partout sur les murs.