"Alsace, dans la tourmente de l'Histoire" : un documentaire inédit à découvrir sur France 3, le 8 novembre à 21h10

Le réalisateur Richard Puech a choisi 23 interlocuteurs, âgés de 27 à 84 ans, pour raconter l'Alsace dans un documentaire. Un portrait d'une terre et de ses habitants à travers les âges, au cœur de l'Europe. France 3 diffusera "Alsace, dans la tourmente de l'Histoire", mercredi 8 novembre, à 21h10.

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Quatre-vingt-dix minutes pour raconter l'Alsace à ceux qui n'en sauraient rien ou pas grand-chose. Voilà le défi relevé par le réalisateur et auteur Richard Puech, dans son documentaire "Alsace, dans la tourmente de l'Histoire", à retrouver en replay sur FranceTV. L'histoire d'une terre dont la population est attachée à ses racines, tout en étant dans une dynamique du présent et tournée vers l'avenir.

"Je n'ai moi-même aucune attache, ni de famille en Alsace" explique le réalisateur ," et c'était peut-être un avantage. J'ai voulu raconter cette histoire, pas ou peu connue au-delà des Vosges, dans le reste de la France."

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Un extrait du documentaire "Alsace, dans la tourmente de l'Histoire", réalisé par Richard Puech. ©CAPA / France Télévisions

En parallèle du commentaire, des phrases simples qui en disent beaucoup, comme " En moins d’un siècle, l’Alsace a été le champ de bataille de trois guerres." "En l’espace d’une vie, des Alsaciens ont dû changer quatre fois de nationalité, sans qu'on leur demande leur avis." " Par réaction de ce ballottage, l’Alsacien a développé quelque chose de plus solidaire, plus convivial, comme le besoin enraciné d’être ensemble, dans l’adversité."

Bien sûr, on a joué un peu sur les clichés et stéréotypes qui rendent l'Alsace attractive, mais on a voulu aller au-delà.

Richard Puech, réalisateur de "Alsace, dans la tourmente de l'Histoire"

Vingt-trois interlocuteurs, des personnalités plus ou moins connues en Alsace, donnent leurs impressions et racontent leurs propres souvenirs, ou ceux qui ont marqué l'histoire de leurs familles. En parallèle, la grande histoire officielle est racontée grâce à des archives. " On a rencontré une cinquantaine de personnes et on a puisé les documents dans le pôle Histoire, de France Télévisions," Entre recherche des personnages et archives, le documentaire a demandé près de deux ans de travail.

" L'idée était de choisir un large panel de personnalités, pour entendre la voix de toutes les générations et tous les milieux sociaux. Je voulais rendre compte de la diversité des opinions et des courants de pensées et avoir des locuteurs de toute l'Alsace."

Lors de la première projection de son film, toutes les personnes interviewées étaient présentes. " Je me suis senti comme devant un grand jury, mais ils m'ont dit qu'ils ont trouvé ce film juste, parce qu'il aborde tous les aspects, même difficiles, même enfouis.", raconte Richard Puech.

"Alsace dans la tourmente de l'histoire" donne donc la parole "aux gens d'aujourd'hui", mais il est aussi l’occasion de voir des images d’archives d’antan, des visages burinés d'agriculteurs et agricultrices, de viticulteurs, de mineurs de fonds. " Celui qui se laissait vivre ne passait pas l’hiver". 

Arsène Wenger, le célèbre entraîneur d'Arsenal, a grandi à Duttlenheim. Il parle l'alsacien et se souvient : " Dans le village, on te donnait le goût du travail et de l’effort" Najim Ziani, de Wissembourg, aime faire la promotion de sa terre : " On fait un voyage dans le temps, quand on vient en Alsace."

Un film aussi pour les jeunes générations 

Dans le film, sont évoqués les particularismes, le goût de l'effort, le respect des règles, l'architecture des villages alsaciens (régulièrement classés dans les plus beaux de France), la cathédrale, désignée par Victor Hugo comme " un prodige du gigantesque et du délicat".

On y rappelle que le nom Alsace (Elsass) vient de l'Ill, la rivière qui la traverse. On se moque gentiment de ce « charabia » qu’est l’alsacien, tout en précisant que près de la moitié de la population déclare encore parler cette langue. " Donc elle est vivante" souligne la linguiste, Pascale Ehrardt.

Roger Siffer, fondateur de la Choucrouterie évoque Germain Muller, l’inventeur du cabaret satirique Le Barabli : "L'Alsace est une terre de satires, il s’y est passé tant de choses. Ça nous a placés sur une sorte de plateforme moqueuse.

Le ballottage entre les pays, les guerres, la résistance, l'incorporation de force, l'Europe, les cigognes, l'entente entre religions : les sujets évoqués semblent faire le tour de l'histoire de l'Alsace. Du moins, l'essentiel y est abordé. Et, Alsaciens ou pas, ceux qui regarderont le documentaire pourraient bien être émus.

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