Rund Um. A l'hôpital, en Ehpad, elles (parce que ce sont majoritairement des femmes ) sont partout. Elles font la toilette, donnent à manger aux personnes âgées, accompagnent des résidents handicapés à la promenade...le métier est riche, varié, mais n'attire pas. Il existe 15 IFAS, Instituts de formation des aides-soignants en Alsace. Tous recherchent des candidats.
A Bischwiller, l'IFAS bénéficie de locaux complètement refaits à neuf, nichés au fond du parc de l'hôpital de Bischwiller. Actuellement, l'établissement accueille deux promotions pour un total de 60 élèves alors qu'il pourrait en accueillir 110.
"Le ministère de la Santé a revu à la hausse les places de formation. Nous avons réussi à faire le plein au sortir du confinement en 2021, sur la vague de soutien aux professionnels de santé. Mais depuis, le soufflet est retombé", nous explique Christine Ehrhardt, coordinatrice pédagogique de l'IFAS de Bischwiller.
Dans les salles de classe, les profils des étudiants sont variés. Christine Winkler a 52 ans. Elle travaille pour une maison de retraite et fait office d'aide-soignante sans en avoir le diplôme.
"Je voulais apprendre des choses, des nouvelles techniques et surtout, avoir ce diplôme. C'est mon défi de l'année 2023 !, nous confie-t-elle en riant. Nous avons aussi des élèves qui travaillaient à l'usine avant, qui étaient coiffeuses et qui veulent redonner du sens à leur vie", précise Christine Ehrhardt.
La formation est courte, de 10 à 12 mois. Aucun diplôme n'est requis pour s'inscrire. Il suffit de remplir un dossier, rédiger une lettre de motivation de deux pages et se soumettre à un entretien.
Un maillon essentiel de notre système de santé
La formation qui coûte 6200 euros est généralement entièrement prise en charge par les organismes de formation ou par la région Grand Est. Elle se partage en deux temps : 22 semaines de cours à l'école et 22 semaines de stages pratiques auprès de personnes âgées, de personnes handicapés et de malades à l'hôpital.
Les qualités requises sont celles de la bienveillance et du sens du dialogue. Dans les salles de classe d'ailleurs, autour d'ateliers pratiques, les élèves apprennent à anticiper les besoins du patient. Ici, un atelier pour soulever une personne handicapée de son lit sans lui faire mal tout en ménageant son propre dos. Là, un atelier de formation aux gestes de premier secours.
Au rez-de-chaussée, un cours théorique sur les maladies respiratoires. Christine Ehrhardt le résume très bien : "plus qu'une infirmière, l'aide-soignante est toujours autour du patient. Elle est les yeux et les oreilles de l'infirmière". Un maillon mal connu mais essentiel de notre système de santé.